Ghana : un conflit juridique entraîne la fermeture du Parlement avant les élections
Le Parlement du Ghana a été ajourné indéfiniment mardi en raison d’un différend juridique découlant de la décision du président de déclarer quatre sièges parlementaires vacants.
Cette annonce du président de la Chambre des représentants, Alban Bagbin, met un terme à toutes les activités législatives à peine deux mois avant les élections générales du pays, retardant potentiellement l’adoption de projets de loi cruciaux et l’approbation du budget.
Souvent considéré comme un symbole de stabilité politique dans une région en proie à des troubles, le Parlement ghanéen a connu son lot de turbulences. En particulier, lors de son inauguration en 2021, des soldats ont été appelés pour rétablir l’ordre après qu’une bagarre a éclaté.
L’ajournement de mardi est dû à un bras de fer entre le Nouveau Parti patriotique (NPP) au pouvoir et le Congrès national démocratique (NDC) de l’opposition, qui détient désormais une faible majorité après la défection de quatre députés. La Constitution interdit aux députés de changer de parti ou de se présenter comme indépendants, un problème central dans le conflit actuel.
Parmi les sièges vacants, on compte deux députés du NPP, un du NDC et un député indépendant. « Nous n’avons pas au moins la moitié des députés présents », a expliqué Bagbin, invoquant les règles parlementaires. « Compte tenu des circonstances et des questions entourant la composition du Parlement, je vais procéder à l’ajournement de la Chambre pour une durée indéterminée. »
Le NPP, dont les membres ont quitté les bureaux en guise de protestation, a contesté la légalité de la décision du président de la Chambre des représentants et a porté l’affaire devant la Cour suprême. Le chef du NPP, Alexander Afenyo-Markin, qui a mené la grève, a souligné l’intention du parti d’éviter toute confrontation physique avec l’opposition, qui avait occupé leurs sièges en guise de protestation.
« Le NPP a toujours eu recours aux tribunaux pour corriger les torts », a-t-il déclaré, affirmant qu’il ne permettrait pas au NDC de créer le chaos.
L’ajournement indéfini intervient juste avant les élections présidentielles et parlementaires du Ghana prévues pour le 7 décembre.