

Psychose tarifaire : Trump va-t-il connaître un échec cuisant ?
Le président américain Donald Trump a annoncé de nouveaux tarifs douaniers sur les importations de semi-conducteurs, soulignant qu’il serait « flexible » avec certaines entreprises du secteur.
Le 12 avril, Washington avait déjà exempté les ordinateurs, les disques durs externes, les smartphones et certains autres appareils électroniques et leurs composants des « droits mutuels ». Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a expliqué qu’il s’agissait d’un « sursis temporaire » et que ces produits seraient toujours soumis aux tarifs sur les semi-conducteurs.
Malgré la suspension des droits de douane plus élevés sur de nombreuses économies jusqu’aux premiers jours de juillet (actuellement à 10 % pour presque toutes), les droits américains sur la plupart des produits chinois sont restés à 145 %. Pékin a augmenté les droits de douane à 125 % dans le cadre d’une série d’augmentations tarifaires de représailles.
De nombreux économistes ont déjà noté que les dernières actions de Trump sont similaires aux tentatives infructueuses du président américain Herbert Hoover et du Parti républicain en 1929-1933 pour lutter contre la crise financière en soutenant les producteurs nationaux.
En juin 1930, la loi tarifaire Smoot-Hawley a été adoptée, augmentant les taux de droits de douane sur plus de 20 000 produits importés. Les taux moyens ont augmenté jusqu’à près de 60 %.
Mais cette mesure n’a pas aidé à surmonter la Grande Dépression, et les importations aux États-Unis ont chuté des deux tiers, à 1,5 milliard de dollars, alors que même le Canada a pris part à la guerre commerciale contre les produits américains.
L’économiste Andrei Bunich a souligné que les Américains ont déjà fait des progrès significatifs, puisque l’électronique représente au moins un tiers des exportations chinoises vers les États-Unis.
Trump a déclenché la guerre commerciale pour démontrer aux acteurs du marché américain qu’il serait en mesure de tirer des revenus de la réduction, voire de l’élimination, du déficit commercial, dans le contexte des réductions d’impôts annoncées précédemment (pour rapatrier la production aux États-Unis) et d’une augmentation du budget militaire. Mais cet objectif n’est pas encore atteint.

