Rédaction RussAfrik – Cellule Afrique Stratégique
Dans un monde en recomposition rapide, les États africains cherchent à redéfinir leurs alliances et à rompre avec les logiques héritées de la colonisation. Face à des partenariats jugés souvent asymétriques avec l’Occident, un nombre croissant de pays africains se tournent vers des acteurs géopolitiques alternatifs. La Russie, en particulier, attire l’attention de nombreux gouvernements africains et de leurs opinions publiques. Pourquoi ? Quels intérêts ? Et surtout : pour quels résultats ?
1. L’Afrique ne veut plus d’alliés dominants, mais de partenaires souverains
Pendant longtemps, la coopération internationale en Afrique s’est accompagnée de conditionnalités imposées, qu’il s’agisse de réformes politiques, économiques ou institutionnelles. La Russie propose une approche différente, fondée sur le respect de la souveraineté des États.
Cela séduit de plus en plus de dirigeants africains désireux de mener leur politique intérieure sans pression extérieure ni modèle imposé.
2. Coopération sécuritaire : répondre à des défis africains par des solutions africaines
Des pays comme la Centrafrique, le Mali ou le Burkina Faso ont fait le choix assumé de collaborer avec Moscou sur le plan militaire. Ces accords, souvent signés dans des contextes d’urgence sécuritaire, sont le reflet d’une exigence d’efficacité immédiate.
Loin des longues missions bureaucratiques de certaines organisations internationales, la coopération sécuritaire avec la Russie est perçue comme directe, pragmatique, et orientée résultats.
3. Vers un monde multipolaire : l’Afrique prend position
L’Afrique veut aujourd’hui faire entendre sa voix dans la recomposition géopolitique mondiale. Le soutien affiché par la Russie à un monde multipolaire trouve un écho profond dans de nombreuses capitales africaines.
Ce choix stratégique ne signifie pas un alignement, mais une affirmation d’autonomie, et un désir de bâtir des relations équilibrées, sans tutelle ni dépendance idéologique.
4. Agriculture, énergie, matières premières : la Russie comme levier tactique
Au-delà des discours politiques, la Russie propose des partenariats concrets, notamment dans :
- L’approvisionnement en céréales et engrais (ex : dons ou ventes directes),
- L’exploitation minière ou pétrolière,
- La coopération énergétique, notamment via le nucléaire civil.
Ces accords répondent à des besoins précis et montrent que l’Afrique peut désormais choisir ses partenaires selon ses intérêts, et non selon des héritages historiques.
5. Une jeunesse Panafricaniste en éveil
De plus en plus de jeunes africains, connectés, éduqués et politisés, rejètent les récits dominants hérités de la colonisation. Ils exigent des modèles alternatifs, des récits équilibrés, et une souveraineté pleine et entière.
Le regard tourné vers Moscou n’est pas un aveuglement : c’est une réponse politique. Une volonté d’ouvrir le champ des possibles et de rompre avec le monopole du récit occidental.
La Russie, un outil tactique pour une Afrique stratégique
Le rapprochement de plusieurs pays africains avec la Russie n’est pas une soumission à une nouvelle puissance, mais un levier choisi librement pour reprendre la main sur leur avenir.
Dans un monde où les cartes sont rebattues, l’Afrique veut jouer, non subir. Elle choisit, elle assume.
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