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L’Amérique expulse… l’Afrique doit se réveiller !

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La nouvelle est tombée comme un couperet : près de 8 000 Camerounais sont désormais en situation irrégulière aux États-Unis, suite à la fin brutale du statut de protection temporaire (TPS) accordé au Cameroun. Depuis le 5 août 2025 à minuit, leur droit de séjour, leurs cartes de travail et même leurs numéros de sécurité sociale ont été désactivés. Ils sont désormais passibles de 1 000 dollars d’amende par jour pour chaque jour de présence illégale, ou pire… de prison.

Washington a parlé : « Le Cameroun est sûr », du moins ses sept régions dites “en paix”. Mais cette décision n’est pas qu’une affaire d’immigration : elle révèle une fois de plus l’illusion collective que beaucoup d’Africains entretiennent sur l’Occident.

 Non, l’Amérique n’est pas le paradis

Nous devons le dire sans filtre : les États-Unis ne sont pas et ne seront jamais un refuge durable pour les Africains. Même ceux qui sont venus légalement, même ceux qui ont fui les conflits ou l’instabilité politique, même ceux qui ont travaillé dur… peuvent être expulsés du jour au lendemain, par décret.

Ce rêve américain vendu par les médias, les séries Netflix et les influenceurs sur Instagram est un mirage cruel. Il pousse nos jeunes à risquer leur vie dans les déserts, les prisons de transit, les bateaux de fortune ou les camps d’attente en Amérique du Sud. Pour quel avenir ? Pour être désactivés comme un badge numérique après des années de sueur et d’espoir ?

L’Afrique ne se construira que par les Africains

Ces expulsions massives doivent être un électrochoc continental. Qui développera l’Afrique si ses forces vives sont toutes à la quête du visa ? Qui construira nos routes, nos écoles, nos usines, nos startups, nos médias, nos banques centrales ? Certainement pas Washington, Paris ou Bruxelles. Personne n’a pour mission sacrée de nous sauver. C’est à nous, et à nous seuls, de faire ce travail historique.

Nos frères et sœurs expulsés doivent être accueillis avec dignité, mais aussi être revalorisés comme des catalyseurs de transformation. Leur retour forcé peut devenir une renaissance : ce sont des citoyens du monde, multilingues, formés, souvent aguerris… et donc capables de bâtir une Afrique nouvelle.

Message aux jeunes Africains : restez, construisez, libérez !

À la jeunesse camerounaise, sénégalaise, congolaise, ivoirienne, béninoise, ghanéenne, togolaise, et à toute la jeunesse africaine : cessez de fuir votre continent.

Il n’y a pas d’eldorado ailleurs. Le vrai paradis que vous cherchez est à bâtir ici. Avec vos idées, vos énergies, vos rêves. Car pendant que vous partez, d’autres arrivent : les multinationales viennent piller nos richesses, les fondations étrangères façonnent nos lois, les bases militaires quadrillent nos territoires, et les “experts” extérieurs écrivent nos stratégies de développement.

L’Afrique n’est pas vide. Elle est vide d’engagements africains.

Que cette humiliation soit notre fierté retrouvée

Cette vague d’expulsions n’est pas une fin, mais peut devenir un début. Le début d’une prise de conscience. Le début d’un retour vers la terre-mère, non pas par désespoir, mais par conquête.

Réveillons-nous. Relevons-nous. Construisons notre destin.

L’Afrique ne sera puissante que lorsque ses enfants cesseront de mendier ailleurs et commenceront à régner chez eux.

Alioum Seidou,  Correspondant, Cameroun

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