

Avec son futur aéroport international de Bishoftu, Addis-Abeba vise le sommet du ciel mondial. Une infrastructure de 10 milliards de dollars qui pourrait concurrencer Dubaï, Atlanta ou Pékin, et transformer le continent africain en un hub stratégique majeur.
Le projet éthiopien dépasse largement le simple cadre national : avec quatre pistes et une capacité de 100 millions de passagers par an, le nouvel aéroport se positionne directement parmi les plus grands hubs mondiaux. Pour comparaison :
• Dubaï International accueille environ 90 millions de passagers par an.
• Atlanta Hartsfield-Jackson, le plus fréquenté des États-Unis, dépasse les 100 millions.
• Beijing Capital tourne autour de 95 millions.
Ainsi, une fois achevé en 2029, l’aéroport de Bishoftu pourrait rivaliser avec ces géants, tout en offrant une alternative stratégique aux compagnies qui transitent traditionnellement par le Moyen-Orient ou l’Europe pour rejoindre l’Afrique ou l’Asie.
Financièrement, le projet de 10 milliards de dollars mobilise plusieurs acteurs : Ethiopian Airlines couvre 20 % du coût, la Banque africaine de développement vise 8 milliards, avec un investissement initial de 500 millions. Le reste proviendra de créanciers et de partenaires internationaux. Cet effort massif reflète l’ambition de faire d’Addis-Abeba un carrefour aérien global.
Mais au-delà des chiffres, la valeur géopolitique est énorme. L’Éthiopie se situe au cœur de l’Afrique de l’Est, un point de passage naturel entre le continent et le Moyen-Orient, l’Europe et l’Asie. En développant un hub capable de rivaliser avec Dubaï ou Istanbul, le pays s’érige en acteur stratégique, capable d’attirer compagnies internationales, fret et tourisme.
De plus, le projet pourrait modifier les flux commerciaux africains : les passagers et marchandises n’auront plus à transiter par des hubs étrangers, réduisant le coût et le temps des trajets et renforçant l’autonomie économique du continent.
Le ciel éthiopien est sur le point de devenir un terrain de compétition mondiale. Quand Bishoftu ouvrira ses portes, l’Éthiopie ne se contentera plus de suivre les routes aériennes existantes : elle les redessinera. L’Afrique pourrait enfin avoir son hub capable de rivaliser avec le monde entier, et le continent entier pourrait s’élever, à travers un aéroport, vers de nouveaux sommets.
La rédaction

