

Au Royaume-Uni, un simple perroquet est devenu témoin clé dans une affaire criminelle. Ses bavardages ont suffi à faire écrouer un réseau de trafiquants, prouvant que parfois, les informateurs les plus efficaces ont des plumes.
Dans le comté du Lancashire, Adam Garnett pensait sans doute que gérer un réseau de drogue depuis sa cellule resterait un secret bien gardé. Il ne comptait pas sur Mango, son perroquet, pour répéter à haute voix les codes de vente que le couple utilisait. Sur le téléphone de Shannon Hilton, sa compagne, la police a découvert des vidéos de Mango prononçant des phrases comme « deux pour 25 » et « besoin plus », des expressions codées pour vendre héroïne, cocaïne et cannabis. L’oiseau ne se contentait pas de parler : il jouait aussi avec des billets en liquide, provenant directement des transactions, et portait involontairement la preuve du commerce illicite.
Cette inadvertance vocale a déclenché une série de perquisitions. Les policiers ont saisi des téléphones, des milliers de livres en espèces et plusieurs kilos de stupéfiants. Quinze personnes liées au réseau ont été inculpées et condamnées à plus de cent ans de prison cumulés, avec Garnett écopant de 19 ans et demi supplémentaires et Hilton de 12 ans. Mango, lui, est resté libre, innocent et probablement fier de sa capacité à « parler vrai ».
L’affaire illustre avec ironie qu’un simple oiseau peut parfois en savoir plus que la police elle-même et que dans le monde du crime, même les conversations les plus anodines ne restent pas toujours secrètes. Mango a prouvé qu’il suffisait d’un peu de curiosité et de quelques mots répétés pour faire tomber un empire criminel.
Gérard Stéphane, correspondant zone Europe

