L’arrestation d’un marabout à Vavoua a mis au jour une série de crimes effroyables dans le nord de la Côte d’Ivoire. Huit assassinats, des corps retrouvés en brousse, et des aveux glaçants soulèvent des interrogations sur l’ampleur des pratiques criminelles sous couvert de charlatanisme.
Le 12 août 2025, dans la ville de Vavoua, la police ivoirienne a interpellé Dao Seydou, marabout soupçonné d’être impliqué dans la disparition de Dagnogo Alemory, signalée une semaine plus tôt à Korhogo. L’enquête, déclenchée par la Brigade de Recherches et d’Intervention, a rapidement pris une tournure macabre lorsque le suspect a admis avoir tué l’homme en l’assommant avec une houe avant de dissimuler le corps sous des feuillages. Guidés par ses indications, les enquêteurs ont découvert la dépouille en état de décomposition avancée.
Les aveux du marabout ont ensuite révélé une liste de victimes bien plus longue. Sept autres assassinats ont été confessés, dont quatre victimes : Ouattara Salimata, Ouedraogo Ibrahim dit Yaba, Sangaré Mory et Bouye Bah , ont été retrouvées dans les brousses de Ouangolodougou et Ferkessédougou. Les trois autres victimes présumées, Coulibaly Ziétigui Zoumana, Koné Zié Moussa et Ouattara Gniretin N’Golo Souleymane, restent introuvables, laissant planer l’ombre d’une enquête inachevée.
Les motivations exactes derrière ces meurtres mêlent cupidité et pratiques rituelles. Selon les premiers éléments, les victimes auraient été ciblées pour leurs biens ou dans le cadre de croyances mystiques dévoyées. Un complice présumé, Modibo Djiga, a également été arrêté. Les deux hommes ont été déférés devant le parquet de Korhogo et font face à des accusations d’assassinat, de charlatanisme, de vol et de complicité criminelle.
Cette affaire secoue profondément les populations du nord ivoirien, déjà marquées par la méfiance envers certaines pratiques occultes. Elle met en lumière les dangers liés à l’exploitation des croyances pour commettre des crimes odieux. Les autorités promettent de renforcer la lutte contre le charlatanisme et d’intensifier les recherches pour retrouver toutes les victimes.
De Vavoua à Korhogo, le nom de Dao Seydou résonne désormais comme celui d’un tueur en série caché derrière un turban mystique. Mais au-delà de son arrestation, c’est toute une société qui s’interroge sur la manière de protéger les croyances sans laisser place à l’horreur.
Alioum Seidou, Cameroun
