

Ce 22 août 2025, le procureur militaire de la République démocratique du Congo a demandé la peine de mort contre l’ancien président Joseph Kabila. Jugé par contumace à Kinshasa, l’ex-chef de l’État est poursuivi pour crimes de guerre et haute trahison. Le parquet a en outre requis vingt ans de prison pour apologie de crimes de guerre et quinze ans pour complot.
La partie civile a réclamé des réparations estimées à plus de vingt-quatre milliards de dollars pour préjudices causés à l’État congolais. Elle a aussi demandé la déchéance de la nationalité de Kabila, affirmant qu’il aurait usurpé son identité et ne serait pas d’origine congolaise. Ces requêtes viennent s’ajouter à un acte d’accusation chargé, incluant des faits d’homicide, de viol, de torture, de déportation et d’occupation forcée de territoires.
L’ancien président, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, n’a pas comparu devant la justice. Jugé en son absence, il n’a pour l’heure présenté aucune défense publique.
Le procès s’est ouvert le 25 juillet 2025 devant la Haute Cour militaire. C’est la première fois qu’un ex-président congolais est jugé pour des accusations de cette ampleur. Les audiences, déjà marquées par plusieurs reports, se poursuivent sans qu’aucune date de verdict n’ait encore été annoncée.
Ce dossier, suivi de près à l’échelle nationale et internationale, place la justice congolaise devant un test inédit : celui de juger un ancien chef d’État pour des crimes qualifiés de guerre et contre l’humanité.
Mamadou Cheikh, Correspondant Sénégal

