Afrique du Sud : Jacob Zuma exclu de l’ANC après la création de son parti, le MK
L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a été officiellement exclu du Congrès national africain (ANC) lundi, après avoir fondé un nouveau parti politique. Il s’agit du uMkhonto we Sizwe (MK), qui s’est présenté aux récentes élections.
Jacob Zuma n’est plus membre du Congrès national africain (en anglais : African National Congress, abrégé en ANC). Déjà exclu; du moins officieusement, c’est désormais officiel. L’ancien président a été retiré des membres du parti dont il était pourtant l’une des figures de proue aux temps forts de sa gouvernance. Faut-il le souligner, cette décision intervient alors que l’ex-dirigeant a crée et lancé de son côté, les activités de son propre parti.
En effet, le parti MK, dirigé par Zuma, a remporté lors des dernières élections, près de 15% des voix au niveau national. Sa formation politique a d’ailleurs pris la place du troisième parti en Afrique du Sud. Ce résultat a contribué à la perte de la majorité parlementaire par l’ANC pour la première fois depuis 1994, date de la fin de l’apartheid et de l’arrivée au pouvoir du parti historique.
Depuis les élections, l’ANC a formé un gouvernement d’unité avec plusieurs partis, dont l’Alliance démocratique, son principal concurrent.
Bien que Zuma ait critiqué l’ANC et dirigé le MK, il affirmait toujours rester membre de l’ANC. Son exclusion fait suite à une audience disciplinaire qui s’est tenue la semaine dernière. L’ANC avait suspendu son adhésion en janvier en raison de ses activités politiques concurrentes.
Les raisons évoquées par l’ANC
Fikile Mbalula, secrétaire général de l’ANC, a expliqué que Zuma avait été reconnu coupable de “porter atteinte à l’intégrité” du parti en dirigeant une formation rivale. Selon Mbalula, Zuma a violé la discipline organisationnelle et les statuts de l’ANC en cherchant à évincer le parti du pouvoir tout en continuant à revendiquer son affiliation.
Le MK a dénoncé l’expulsion et accusé la commission disciplinaire de l’ANC de se comporter comme un “tribunal kangourou”. Pour sa part, Zuma a affirmé qu’il appartenait au “vrai” ANC, en opposition à celui dirigé par l’actuel président Cyril Ramaphosa, qui a pris ses fonctions après la démission de Zuma en 2018, suite à des accusations de corruption.