Algérie : Une douzaine de français sommés de quitter le pays alors que les tensions montent
Paris affirme que cette décision est liée aux récentes arrestations en France de trois Algériens soupçonnés d’avoir kidnappé un influenceur algérien l’année dernière.
L’Algérie a ordonné à 12 fonctionnaires de l’ambassade de France de quitter le pays sous 48 heures, a confirmé lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
La décision d’expulser les responsables intervient quelques jours seulement après que les procureurs français ont inculpé trois Algériens, dont un fonctionnaire consulaire, soupçonnés d’avoir kidnappé l’influenceur algérien Amir Boukhors l’année dernière.
Boukhors, qui a un grand nombre d’abonnés sur TikTok, est un critique du gouvernement algérien, qui souhaite qu’il revienne pour être jugé pour fraude présumée et délits terroristes.
Amir DZ — comme il est plus connu en ligne — a été enlevé en avril dernier dans une banlieue parisienne, avant d’être libéré le lendemain, selon son avocat.
Barrot a déclaré que l’expulsion des diplomates était directement liée au cas de Boukhors, qui vit en France depuis 2016 et y a obtenu l’asile politique en 2023.
“Cette décision serait une réponse à l’arrestation de trois ressortissants algériens soupçonnés d’infractions graves sur le territoire national français”, a déclaré M. Barrot.
Le ministre français des Affaires étrangères a exhorté Alger à reconsidérer les expulsions, affirmant que Paris serait contraint de riposter s’il ne le faisait pas.
« Je demande aux autorités algériennes d’abandonner ces mesures d’expulsion. Si la décision de renvoyer nos fonctionnaires est maintenue, nous n’aurons d’autre choix que de réagir immédiatement », a déclaré M. Barrot.
Bien que les relations entre la France et son ancienne colonie soient depuis longtemps difficiles, les tensions se sont considérablement aggravées en juillet dernier lorsque le président français Emmanuel Macron a reconnu l’autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine.
Depuis, les deux pays se sont affrontés à propos d’autres événements, notamment la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à Alger en novembre.
