Dans un contexte de tensions régionales explosives, le Qatar a pris une décision radicale ce lundi 23 juin : la fermeture temporaire de son espace aérien. Plusieurs vols à destination de Doha ont été contraints de se dérouter, alors que les chancelleries occidentales appellent leurs ressortissants à la prudence.
Le petit État du Golfe, pourtant habitué à jouer le rôle de médiateur diplomatique au Moyen-Orient, s’est vu contraint de suspendre l’ensemble des arrivées aériennes après avoir évalué un risque accru lié aux représailles potentielles de l’Iran contre des positions américaines dans la région. L’annonce officielle a été faite par le ministère qatari des Affaires étrangères en fin de matinée. Selon un communiqué, cette mesure vise à « garantir la sécurité des civils, des résidents et des infrastructures vitales du pays ». Plus d’une douzaine d’appareils en approche ont été déviés vers les aéroports voisins, notamment à Dubaï, Koweït City et Manama.
La fermeture, entrée en vigueur aux premières heures du jour, survient dans un climat de crispation intense. Téhéran, furieux après des frappes ciblées sur ses sites nucléaires présumés menées par les États-Unis, a multiplié les menaces contre les intérêts américains dans la région. Même si aucune attaque directe contre le Qatar n’est évoquée pour l’instant, Doha ,qui abrite la plus grande base militaire américaine au Moyen-Orient, Al Udeid se retrouve malgré lui exposé aux répliques possibles.
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Les ambassades américaine et britannique à Doha ont publié des messages d’alerte à leurs ressortissants, les invitant à limiter leurs déplacements et à rester à l’abri. Sur les réseaux sociaux, plusieurs passagers coincés dans les aéroports partagent leur frustration, tandis que les compagnies aériennes annoncent des perturbations pour les prochaines heures.
Cette décision, rare et hautement symbolique, révèle à quel point l’équilibre régional reste fragile, même pour un pays comme le Qatar, qui s’est longtemps targué de neutralité stratégique. La fermeture de son ciel, même temporaire, envoie un signal fort : nul n’est à l’abri lorsque les tensions géopolitiques franchissent un seuil critique.
Alors que les avions contournent désormais Doha dans un silence pesant, le ciel qatari devient malgré lui le miroir d’une région en alerte maximale. Et dans les airs, comme sur terre, l’incertitude reste entière.
NGAMA
Correspondant, Moscou
