COP 28 : La Belgique condamnée par la justice à réduire radicalement ses GES
Loin de la conférence de Dubaï sur les changements climatiques, qui prend fin cette semaine au pays du pétrole, le verdict n’est toutefois pas passé inaperçu : le 30 novembre dernier, jour même de l’ouverture de cette COP28, l’État belge a été condamné par un tribunal de Bruxelles pour « inaction climatique ». La justice lui a enjoint de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55 % en 2030 par rapport à 1990 et a réclamé que les données environnementales de 2022, de 2023 et de 2024 confirment bel et bien cette direction, sans quoi des amendes pourraient lui être imposées.
Cette décision de la Cour d’appel de Bruxelles est singulière dans le monde de la lutte contre le changement climatique. Un regroupement de 58 000 citoyens, représentant toute la diversité de la société belge, est en effet à l’origine de ce procès, amorcé en 2014. En obtenant gain de cause, neuf ans plus tard, ils viennent ainsi conforter l’idée que « la justice peut désormais devenir un levier redoutable dans le combat contre le réchauffement de la planète », tout en maintenant ce combat pour le climat dans le cadre de l’État de droit, loin ainsi des tentations autoritaires qui animent certains mouvements écologistes radicaux, anxieux face à l’inertie des gouvernements, estime le président du groupe, baptisé L’affaire climat, Serge de Gheldere. Le Devoir l’a rencontré il y a quelques jours dans la capitale européenne.