Russafrik
Analyses

COP30 : António Guterres sonne l’alarme face à un “échec moral” mondial sur le climat

Image 1 Image 2

COP30 : António Guterres sonne l’alarme face à un “échec moral” mondial sur le climat

À moins d’un an de la COP30 prévue à Belém, au Brésil, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour respecter l’Accord de Paris. Il avertit que le monde s’avance vers un “échec moral collectif” s’il laisse le réchauffement climatique dépasser la limite de 1,5 °C.

La planète brûle, littéralement. Les dernières données de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) confirment une année 2025 déjà marquée par des records de température, des incendies de grande ampleur et des inondations meurtrières sur plusieurs continents. À ce rythme, la hausse moyenne des températures pourrait atteindre 1,5 °C dès 2028, soit bien plus tôt que prévu.

Face à cette urgence, António Guterres a livré un discours sans détour : « Nous n’avons plus le luxe du temps. Les pays du G20, responsables de 80 % des émissions mondiales, doivent tenir leurs promesses et cesser de financer les énergies fossiles. »


Entre inertie des grands et vulnérabilité du Sud

Si les pays industrialisés tardent à respecter leurs engagements de réduction d’émissions, les nations du Sud, elles, paient déjà le prix fort. En Afrique de l’Ouest, la montée du niveau des mers menace les zones côtières, tandis que la sécheresse fragilise les rendements agricoles et l’accès à l’eau.

Selon la Banque africaine de développement (BAD), le continent n’émet que 4 % des gaz à effet de serre mondiaux, mais supporte plus de 40 % des conséquences économiques et humanitaires du changement climatique. Un paradoxe qui relance le débat sur la justice climatique et le financement des pertes et dommages.

« L’Afrique n’a pas besoin de charité, mais de justice », a rappelé récemment le président de la BAD, Akinwumi Adesina, plaidant pour des financements verts équitables et accessibles.


Vers un nouveau pacte mondial ?

La COP30, qui se tiendra à Belém, en pleine Amazonie, sera cruciale pour réévaluer les contributions nationales (NDCs) et définir une feuille de route réaliste pour contenir le réchauffement. Le Brésil, hôte de la conférence, entend en faire une COP de “la mise en œuvre”, axée sur la protection des forêts tropicales et le financement des transitions énergétiques justes.

Plusieurs observateurs appellent aussi à renforcer les partenariats entre pays africains et sud-américains, deux régions clés pour la régulation du climat mondial. L’enjeu : passer des promesses aux actes.

Pour António Guterres, l’heure n’est plus à la diplomatie timide : « Les générations futures ne nous jugeront pas sur nos intentions, mais sur nos actions. »

Entre désillusion et espoir, la COP30 apparaît ainsi comme un moment de vérité. Car au-delà des chiffres et des discours, c’est bien le sort d’une planète à bout de souffle qui se joue à Belém.

Image 1 Image 2

EN RELATION

Conflit Israël–Hamas : une trêve fragile sous la pression des négociations

LA REDACTION

France : une loi qui muselle les transactions… et si c’était en Afrique ?

Un coup sans bruit : quand Trump impose sa vision du monde à travers les droits de douane

L’équipe de rédaction

COMMENTER