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Flintlock 2025 : L’Afrique en uniforme, l’Occident aux commandes ?

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L’exercice militaire international Flintlock 2025, qui se tient en Côte d’Ivoire jusqu’au 14 mai, réunit 38 pays africains sous la direction des forces spéciales américaines. Officiellement présenté comme une réponse aux menaces terroristes régionales, cet entraînement soulève une question essentielle : l’Afrique renforce-t-elle sa sécurité ou renforce-t-on sur son sol des logiques de contrôle extérieur ?


Une coopération militaire… à sens unique ?

Depuis le 14 avril, les abords d’Abidjan accueillent un ballet de militaires venus de tout le continent. Encadrés par les forces spéciales américaines, ces soldats participent à Flintlock 2025, un exercice annuel organisé par le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM). Officiellement, il s’agit de mieux lutter contre les groupes terroristes, de prévenir le crime transfrontalier et de stabiliser les régions instables.

Mais qui fixe réellement l’agenda de ces opérations ? Si les armées africaines sont invitées à participer, la conception, l’encadrement et les méthodes restent majoritairement dictés par les États-Unis. Flintlock, sous ses allures de coopération, ressemble davantage à un programme d’alignement stratégique qu’à une vraie initiative conjointe.

Une Afrique “formée”, mais pas “autonome”

Les forces africaines sont-elles en train de s’autonomiser, ou de se formater selon des intérêts extérieurs ? En réalité, Flintlock illustre un paradoxe : l’Afrique se muscle, mais avec les équipements, les tactiques et les doctrines d’autres puissances. Cette dépendance affaiblit la construction d’une défense panafricaine, réellement pensée pour les réalités du continent.

Les défis sécuritaires en Afrique ne sont pas uniquement militaires. Ils sont aussi politiques, économiques et sociaux. Pourtant, les solutions proposées dans ce type d’exercice restent centrées sur une logique de militarisation, sans questionner les causes profondes des crises : pauvreté, gouvernance, injustices territoriales, fractures sociales…

Quels intérêts cachés derrière l’“aide” américaine ?

Dans un contexte mondial marqué par les rivalités entre grandes puissances, l’Afrique est redevenue un terrain stratégique majeur. Les États-Unis cherchent, à travers AFRICOM et des partenariats comme Flintlock, à consolider leur influence face à la montée de la Chine, de la Russie ou encore de la Turquie sur le continent.

Le prétexte sécuritaire permet aussi un accès privilégié à des zones clés, riches en ressources naturelles ou géo-stratégiquement situées. À long terme, cette présence militaire renforce un pouvoir d’influence sur les décisions politiques des pays africains participants. L’aide militaire devient un levier d’influence diplomatique.

Flintlock 2025 renforce les troupes africaines, mais laisse les rênes aux puissances étrangères. Une sécurité sans souveraineté est-elle vraiment une sécurité ?

Et si la vraie question était : qui tient l’arme… et qui écrit les règles du jeu ?

NGAMA

Correspondant, Moscou

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