Le 14 juillet 2025 lors de fête nationale en France, Fousseynou Samba Cissé, Africain d’origine sénégalaise, était l’invité d’honneur du président Macron. Il a reçu les honneurs pour avoir risqué sa vie le 4 juillet pour sauver six personnes d’un incendie : un acte brave, spontané et emblématique des valeurs africaines.
Dans le 18ᵉ arrondissement de Paris, le 4 juillet, un incendie ravageait un immeuble. Six vies : quatre enfants dont deux nourrissons, et deux adultes étaient piégées au 6ᵉ étage, encerclées par les flammes et les fumées toxiques. Les pompiers tardant, Fousseynou Cissé, 39 ans, ouvrier d’origine sénégalaise, entend l’appel au secours et passe à l’action.
Sans hésitation, il escalade les balcons, s’aventure sur une corniche étroite à plus de 20 mètres de hauteur, et, par un geste d’une précision glaciale, traverse de main en main trois générations de victimes. Son acte, capté en vidéo, circule immédiatement sur les réseaux et suscite admiration et émotion.
Touchées, les autorités agissent vite : le 7 juillet, le préfet de police de Paris lui remet la médaille pour acte de courage et de dévouement . Fousseynou, ému mais humble, confie que “c’était un instinct” .
Le 14 juillet, jour de la “Bastille Day”, le président Emmanuel Macron l’invite dans
les tribunes d’honneur du défilé militaire, pour le saluer à la vue du public. Il le félicite personnellement, déclarant sur X :
« Bravo à vous, Fousseynou Samba Cissé a risqué sa vie… Médaillé d’honneur pour acte de courage et de dévouement »
L’histoire de Fousseynou Samba Cissé ne se limite pas à un acte héroïque filmé depuis un balcon. En arrière-plan, c’est celle d’un homme invisible parmi tant d’autres, travailleurs de l’ombre qui vivent en France sans pleine reconnaissance. Son geste a réveillé un débat silencieux : pourquoi faut-il risquer sa vie pour mériter une place dans la République ? Depuis son acte de bravoure, des voix s’élèvent pour que son statut soit régularisé, certains y voyant une injustice persistante. En silence, lui reste humble. « J’ai agi naturellement », aurait-il dit. Pourtant, dans les rues de Paris, son nom circule avec respect, et ses collègues parlent désormais d’un homme ordinaire au courage extraordinaire.
Fousseynou démontre que le véritable heroïsme transcende les origines, et qu’au cœur de chaque Africain, sommeille cette volonté d’aider l’autre, coûte que coûte. Son geste est un message clair : la bravoure ne connaît ni frontières, ni papiers ; elle se nourrit d’humanité.
Alioum Seidou, Correspondant, Cameroun
