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France : controverses autour de la peine d’inéligibilité de Marine Le Pen

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France : controverses autour de la peine d’inéligibilité de Marine Le Pen

Condamnée à une peine d’inéligibilité pour détournement de fonds publics, Marine Le Pen, la leader du Rassemblement national (parti politique français classé à l’extrême droite, RN), a dénoncé lundi soir ce qu’elle qualifiait d’une “décision politique” visant à l'”éliminer” pour la prochaine présidentielle prévue en 2027.

PARIS, 31 mars (Xinhua) — Condamnée à une peine d’inéligibilité pour détournement de fonds publics, Marine Le Pen, la leader du Rassemblement national (parti politique français classé à l’extrême droite, RN), a dénoncé lundi soir ce qu’elle qualifiait d’une “décision politique” visant à l'”éliminer” pour la prochaine présidentielle prévue en 2027.

Mme Le Pen a été condamnée lundi à quatre ans de prison dont deux ans ferme, à 100.000 euros d’amende, ainsi qu’à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat. Elle a affirmé qu’elle ferait appel, ce qui ne suspend pas en soi sa peine d’inéligibilité assortie d’une exécution provisoire. En France, le délai d’un procès pénal en appel peut être très long.

Au cours d’une interview lundi soir sur TF1, l’ancienne candidate à la présidentielle, qui voit ses chances de se présenter en 2027 réduites presque à néant, a dénoncé une “décision politique” et a demandé à la justice de “se hâter” en vue d’un procès en appel.

Le jugement à l’encontre de la femme politique a créé des controverses dans le milieu politique et médiatique français.

Le Premier ministre français François Bayrou a été “troublé” par la décision de justice, sur laquelle il n’entend faire “aucun commentaire” en sa qualité du chef du gouvernement, a rapporté la presse française citant l’entourage de M. Bayrou.

“Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée c’est la démocratie française qui est exécutée”, a écrit Jordan Bardella, le président du RN sur X à la lecture de la sentence.

“Nul n’est au dessus des lois”, a souligné sur X le chef du Parti socialiste Olivier Faure, qui s’est dit à son tour “troublé” de la réaction du Premier ministre. “Visiblement le respect de la loi, l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, ne sont plus à l’ordre du jour au gouvernement.”

Pour Laurent Wauquiez, qui brigue la présidence du parti Les Républicains, la décision de justice “va nécessairement avoir un poids très lourd sur le fonctionnement de notre démocratie. Ce n’est sans doute pas le chemin qu’il aurait fallu prendre”, a rapporté en le citant la presse française.

Marine Le Pen pouvait à nouveau se déclarer comme la victime d’un “système” dont elle se dit persécutée, ce qui est un “leitmotiv” de sa carrière politique d’environ 30 ans, a estimé Le Monde, en indiquant que la condamnation a contrarié son “ambition politique”.

Selon la même source, elle se posait en victime d’un “système”, reprenant les antiennes de son père, Jean-Marie Le Pen, qui avaient fait “le succès du parti extrémiste dès les années 80”.

Pour Roselyne Febvre, cheffe du service politique de France 24, Marine Le Pen est dans une posture compliquée. “L’appel va prendre des années, c’est le risque pour elle qu’à un moment son parti la pousse vers la sortie”.

La situation de Mme Le Pen a aussi fait réagir d’autres pays.

Le président américain Donald Trump a comparé lundi la condamnation de Marine Le Pen à ses propres affaires judiciaires aux Etats-Unis, martelant que l’exclusion de Mme Le Pen de l’élection française était “une affaire très importante”. “Cela fait penser à notre pays, cela ressemble beaucoup à notre pays”, a-t-il déclaré.

Le Kremlin a déploré une “violation des normes démocratiques”, tandis qu’une porte-parole du département d’Etat américain a jugé “préoccupante” “l’exclusion de personnes du processus politique”.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a écrit “Je suis Marine !” sur X.

Le patron de X, Elon Musk, a dénoncé ce qu’il qualifiait de “règle du jeu de la gauche radicale” qui consiste à “abuser du système juridique pour emprisonner ses opposants”.

Mme Le Pen est considérée comme candidate favorite pour devenir la nouvelle présidente française. Elle s’est retrouvée deux fois au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron, qui ne peut plus se présenter à un troisième mandat en 2027.

Interrogée par TF1 sur la figure de Jordan Bardella, l’actuel président du RN qui pourrait potentiellement la remplacer dans la course à l’Elysée, Marine Le Pen a estimé qu’il était un “atout formidable pour le mouvement”.

A la suite de la sentence, son héritier politique a fait débat dans le pays. “Au RN, ça (la condamnation) va aiguiser des appétits et bien évidemment celui peut-être Jordan Bardella”, a analysé Mme Febvre.

Pour Le Figaro, M. Bardella est “le plan B naturel de Marine Le Pen”. “Ce sera ma dernière campagne”, expliquait la leader du RN, et puis déclarait : “En 2032, Jordan aura 36 ans”, lors d’une interview accordée au Figaro le 25 mars.

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