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France : une loi qui muselle les transactions… et si c’était en Afrique ?

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Paris vient de franchir un cap inquiétant : tout transfert bancaire supérieur à 300€ doit désormais être déclaré, même s’il est destiné à son conjoint, à ses enfants ou à sa propre mère. En cas de non-déclaration, votre compte peut passer sous surveillance.


Présentée comme une arme contre le blanchiment et le financement du terrorisme, cette mesure ressemble surtout à une atteinte frontale aux droits économiques des citoyens français.

Des Français sous contrôle bancaire

Avec cette loi, chaque mouvement d’argent au-delà de 300€ devient suspect par défaut. C’est un message clair : l’État vous surveille jusque dans vos échanges familiaux.
Ce n’est pas seulement une intrusion dans la vie privée  c’est une restriction directe de la liberté de disposer de son argent, pourtant garantie par les droits économiques fondamentaux.

Et si l’Afrique faisait pareil ?

Imaginons un instant : si un État africain adoptait une telle loi, les réactions occidentales seraient explosives.
On crierait à la dictature. Les ONG parleraient de “répression économique”. Les chancelleries dénonceraient une “grave violation des droits de l’homme et de la liberté financière”.
Et pourtant, lorsque c’est la France, cela devient une mesure responsable et nécessaire.
Bienvenue dans le double standard.

Un peuple non souverain

En Afrique, on entend souvent dire que “les peuples doivent se lever contre les lois injustes”. Mais en France, la réaction populaire a été faible.
Les citoyens ont protesté sur les réseaux sociaux, mais leurs cris n’ont pas suffi à faire reculer l’État.
Pourquoi ? Parce que, comme dans de nombreux pays sous influence financière, la vraie souveraineté populaire n’existe plus. Les décisions viennent d’en haut et sont imposées, même contre l’avis de la majorité silencieuse.

La leçon pour l’Afrique

Si un pays africain décidait demain de renforcer le contrôle des transferts bancaires, il devrait le faire sans craindre le jugement hypocrite de ceux qui pratiquent déjà ce qu’ils condamnent ailleurs.
La souveraineté financière et la sécurité économique sont des droits universels  à condition qu’ils ne soient pas à géométrie variable.Ce que vit aujourd’hui le peuple français devrait être un avertissement pour l’Afrique :
• Sans souveraineté réelle, même les droits économiques peuvent disparaître.
• Sans voix forte, le peuple n’empêche pas la loi d’écraser ses libertés.

La différence ? En Afrique, ce serait un scandale mondial. En France.

 

Mamadou Cheikh, Correspondant Sénégal

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