La Hongrie ratifie l’adhésion de la Suède à l’Otan, dernier pays à le faire
Le Parlement hongrois vient de ratifier l’adhésion de la Suède à l’Otan, ce lundi 26 février. La Hongrie était le dernier pays à ne pas l’avoir fait. Elle bloquait le processus depuis près de deux ans.
La candidature de Stockholm a été approuvée à une écrasante majorité par les députés hongrois (188 sur 199). « Un jour historique », a aussitôt réagi sur X (ex-Twitter) le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, ajoutant que « la Suède est prête à assumer ses responsabilités en matière de sécurité euro-atlantique ».
L’attente aura été longue et la route chaotique : aux tractations avec la Turquie, conclues par un vote positif en janvier, se sont ajoutés les atermoiements du dirigeant nationaliste hongrois Viktor Orban, le dernier réfractaire. Pourquoi la Hongrie a-t-elle autant traîné des pieds ? Et pourquoi le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a-t-il finalement donné le feu vert à ses députés ? Viktor Orban est un habitué du chantage diplomatique. En échange de son feu vert à l’adhésion de la Suède à l’Otan, il a convaincu le royaume scandinave d’aider la Hongrie à se préparer à assumer la présidence de l’Union européenne. Une présidence que Budapest doit occuper à partir du 1er juillet prochain.
La Hongrie s’assure de l’appui suédois
Viktor Orban s’assure ainsi l’appui de la Suède, dans le cas où des États membres s’opposeraient à la présidence hongroise. Et en acceptant d’épauler Budapest, la Suède va être obligée de mettre la pédale douce sur ses critiques de la dérive autoritaire en Hongrie, explique notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère.
L’autre motif de la décision de Viktor Orban est que l’on se rapproche du 9 juin, date des élections européennes et municipales en Hongrie. Or, 78% des Hongrois sont pour l’entrée de la Suède. L’opposition hongroise accuse régulièrement le Premier ministre hongrois de vouloir affaiblir l’Alliance atlantique. Avec le vote d’aujourd’hui, Viktor Orban enlève un argument de poids à l’opposition avant le scrutin européen.