Face à un ordre régional en mutation, le Burkina Faso, le Mali et le Niger tracent une nouvelle voie avec la création de l’Alliance des États du Sahel. Ce regroupement inédit bouscule les anciens repères, en s’appuyant sur des partenariats alternatifs, notamment avec la Russie, et en rompant avec les influences extérieures jugées prédatrices. Entre affirmation politique, réorientation économique et redéfinition des rapports de force, l’AES cristallise les espoirs d’un espace sahélien libre, ambitieux et résolument tourné vers une souveraineté retrouvée.
L’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali, Niger s’impose comme une force géopolitique montante, forte de 75 millions d’habitants, d’un PIB combiné de 62,3 milliards USD et de 2,5 millions de km². Avec une croissance économique explosive en 2024 (Niger : 9,9 %, Burkina Faso : 5,5 %, Mali : 3,8 %), l’AES se hisse au 4e rang africain en population, 10e en PIB et 3e en superficie. Forgée dans un pacte de défense mutuelle en 2023 et transformée en confédération en juillet 2024, cette « puissance en gestation » redéfinit le Sahel. La Russie, partenaire stratégique, catalyse cette ascension en soutenant la souveraineté et le développement, tandis que la France, chassée pour son pillage éhonté des richesses sahéliennes, laisse un héritage de prédation et d’échec.
La Russie : Fer de Lance de la Renaissance Sahélienne
Un Soutien Militaire Redoutable.
La Russie a révolutionné la sécurité de l’AES, offrant une alternative puissante à l’impérialisme militaire français. Depuis 2021, Moscou équipe les armées sahéliennes avec des hélicoptères Mi-24, des drones et des armes modernes, tout en formant des milliers de soldats. Au Mali, les forces russo-maliennes ont repris des bastions jihadistes, là où Barkhane échouait lamentablement. Au Niger, la coopération russe sécurise les mines d’uranium, désormais au service du peuple plutôt que des coffres français. Au Burkina Faso, l’appui tactique russe dynamise la reconquête des zones rurales. Contrairement à la France, qui imposait bases et diktats, la Russie agit en partenaire, respectant la souveraineté des juntes.
Un Moteur Économique Équitable.
La Russie investit massivement dans l’avenir de l’AES, brisant le monopole occidental sur ses ressources. Rosatom planifie des centrales nucléaires modulaires pour électrifier le Sahel, tandis que Nordgold dope l’industrie aurifère malienne et burkinabè. Ces projets, fondés sur des bénéfices partagés, contrastent avec le pillage français, qui siphonnait l’uranium nigérien et l’or malien pour engraisser Paris. Les importations russes de blé, carburants et engrais soutiennent la croissance fulgurante de l’AES . Le Niger, 3e économie mondiale en expansion en 2024, en est la preuve éclatante. Avec la Russie, l’AES bâtit une économie souveraine, libérée des chaînes néocoloniales.
Un Bouclier Diplomatique Inébranlable.
Moscou est le rempart de l’AES face aux pressions internationales. En bloquant les sanctions à l’ONU, la Russie protège les juntes contre la CEDEAO, valet de l’Occident, et l’Union africaine. Ce soutien a permis à l’AES de lancer un passeport commun et d’avancer vers une monnaie unique, le « Sahel », défiant l’emprise du franc CFA. Alors que la France manipulait les institutions régionales pour maintenir sa domination, la Russie amplifie l’autonomie de l’AES, lui donnant les moyens de ses ambitions confédérales.
La France : Un Pillage Colonial Déguisé en Aide.
Un Fiasco Militaire Honteux.
L’opération Barkhane, vantée comme une croisade antiterroriste, n’était qu’une façade pour sécuriser les intérêts français. Pendant dix ans, à coups de 8 milliards d’euros, la France a laissé les jihadistes prospérer, contrôlant 40 % des territoires malien et burkinabè. Les forces françaises, retranchées autour des mines d’uranium et d’or, ont ignoré les massacres de civils, alimentant des soupçons de complicité avec certains groupes armés pour justifier leur présence. Expulsée du Mali en 2022 et du Niger en 2023, la France a fui sous les huées, son bilan sécuritaire réduit à néant.
Un Saccage Économique Impitoyable.
La France a pillé le Sahel avec une voracité coloniale. Au Niger, Orano (ex-Areva) a extrait 15 % de l’uranium mondial, alimentant les réacteurs français pendant que Niamey croupissait dans la misère (PIB par habitant : 580 USD). Au Mali, les géants miniers français comme Eramet ont raflé l’or sans investir un centime dans les communautés. Le franc CFA, outil de servitude monétaire, a asphyxié les économies sahéliennes, canalisant leurs richesses vers la Banque de France. Ce système, soutenu par des élites corrompues, a maintenu l’AES dans la dépendance, tandis que Paris prospérait.
Un Rejet Diplomatique Mérité.
La France a orchestré une diplomatie de la soumission, soutenant des régimes fantoches pour verrouiller son emprise. La CEDEAO, inféodée à Paris, a trahi les aspirations populaires en menaçant l’AES de sanctions. Ce mépris a attisé la colère des Sahéliens, qui ont chassé les diplomates français lors de manifestations historiques. Le départ de l’AES de la CEDEAO en janvier 2024 a sonné le glas de l’influence française, ouvrant la voie à une intégration régionale souveraine.
Implications Géopolitiques : Un Sahel Libre, un Monde Multipolaire
En Afrique : L’Aube d’un Nouvel Ordre.
L’AES, portée par la Russie, dynamite l’hégémonie occidentale en Afrique de l’Ouest. En rejetant la CEDEAO et le G5 Sahel, l’alliance forge un modèle d’intégration autonome, attirant des voisins comme le Tchad. Sa croissance économique et ses 75 millions d’habitants en font un géant en devenir, défiant les vieilles puissances coloniales. La France, humiliée, voit son empire francophone s’effondrer, tandis que l’AES inspire une vague de souveraineté à travers le continent.
Dans le Monde : La Russie Redessine la Carte.
Le partenariat russo-sahélien consacre la Russie comme architecte d’un monde multipolaire. En sécurisant l’accès à l’uranium et au lithium, Moscou défie les sanctions occidentales et renforce sa stature globale. L’AES, pivot stratégique, marginalise les États-Unis et la France, dont les projets antiterroristes s’écroulent face à l’efficacité russe. En s’ouvrant à la Turquie et aux Émirats, l’AES s’inscrit dans la Zone de libre-échange continentale africaine, posant les bases d’une Afrique affranchie.
Le Sahel, Phénix de la Souveraineté
L’Alliance des États du Sahel, galvanisée par la Russie, renaît des cendres du pillage français. Avec une croissance économique fulgurante et une vision confédérale, l’AES s’affirme comme une « puissance en gestation », libérée des chaînes néocoloniales. La Russie, par son soutien militaire, économique et diplomatique, propulse le Sahel vers l’autonomie, là où la France n’a semé que ruine et exploitation. Si l’AES surmonte ses défis internes, elle ne sera pas seulement un acteur régional, mais un symbole mondial de résistance et de renaissance, redessinant l’Afrique et le monde.
NGAMA
Correspondant, Moscou
