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Le Niger se serait retiré du projet de gazoduc transsaharien : un coup dur pour l’Europe et l’Algérie

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Le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), destiné à acheminer le gaz nigérian vers l’Europe via le Niger et l’Algérie, traverse une zone de turbulences. Des informations récentes suggèrent que le Niger aurait suspendu les études finales nécessaires à sa réalisation ce mois de mai , mettant en péril ce chantier stratégique estimé à 18-20 milliards de dollars. Cette décision, bien que non confirmée officiellement, intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Niamey et Alger.

Les raisons d’un retrait possible

Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette décision :
• Tensions diplomatiques avec l’Algérie : Les relations entre Niamey et Alger se sont récemment détériorées, notamment après que le Niger a rappelé son ambassadeur en Algérie en solidarité avec le Mali, suite à l’abattage d’un drone malien près de la frontière algérienne. Ce climat de méfiance complique la coopération nécessaire à un projet transfrontalier de cette envergure.
• Volonté de préserver sa souveraineté : Le Niger pourrait chercher à réévaluer ses engagements pour mieux protéger ses intérêts nationaux dans un contexte régional complexe, marqué par des alliances changeantes et des enjeux sécuritaires.

Conséquences pour l’Algérie, le Niger et les pays voisins

La suspension ou le retrait du Niger bouleverserait la dynamique régionale :
• Pour l’Algérie : Acteur clé du projet et porte d’entrée vers l’Europe, la perte de la participation nigérienne fragiliserait sa position de hub énergétique. Cela pourrait entraîner une baisse des revenus liés au transit gazier et compliquer ses ambitions de leadership régional.
• Pour le Niger : Ce choix pourrait conduire à un isolement diplomatique dans ce projet, ainsi qu’à la perte d’importantes opportunités économiques liées à l’accueil des infrastructures et au transit des ressources. Par ailleurs, cela risquerait d’aggraver les tensions avec l’Algérie et possiblement avec d’autres partenaires.
• Pour les autres pays impliqués, notamment le Nigeria : Premier producteur de gaz africain, cette situation remettrait en cause leurs plans d’exportation. Ils devraient alors envisager des alternatives, telles que de nouveaux corridors énergétiques ou un recours accru au gaz naturel liquéfié (GNL), souvent plus coûteux.

Impact pour l’Europe : un défi majeur

L’Europe a placé de grands espoirs dans le TSGP pour diversifier ses approvisionnements en gaz et réduire sa dépendance au gaz russe, particulièrement depuis l’opération militaire spéciale en Ukraine. Les conséquences d’une suspension de la participation nigérienne seraient multiples :
• Pertes financières considérables : Des centaines de millions d’euros ont déjà été investis dans le développement, les études et la planification du gazoduc. Une suspension signifierait un retard important dans la récupération de ces investissements, voire une perte pure et simple.
• Retard dans la diversification énergétique : Le projet visait à sécuriser un approvisionnement direct en gaz africain. Tout blocage remettrait à plus tard cette stratégie, exposant l’Europe à une plus grande vulnérabilité énergétique à court et moyen terme.
• Adaptation nécessaire de la stratégie européenne : Face à ces incertitudes, l’Europe devra envisager d’autres options pour sécuriser ses approvisionnements énergétiques. Cela pourrait passer par un renforcement des partenariats avec d’autres pays africains, une accélération des investissements dans le GNL ou encore un soutien accru au développement des énergies renouvelables. Par ailleurs, cette situation souligne l’importance pour l’Union européenne d’intensifier ses efforts diplomatiques afin de stabiliser la région et garantir la viabilité de ses projets stratégiques.

 

 La rédaction,

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