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RDC-Rwanda : vers la fin d’un conflit… et le début de nouveaux partenariats

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L’histoire retiendra qu’en juin 2025, la République Démocratique du Congo et le Rwanda ont signé un accord de paix historique, mettant fin  sur le papier  à des années de tensions armées, d’incursions militaires, et de souffrances pour les populations de l’Est congolais. Officiellement, cet accord marque une avancée vers la stabilité. Mais à y regarder de plus près, il pourrait aussi symboliser autre chose : le retour des grandes puissances à une logique de troc stratégique, où la paix se monnaie contre les ressources.


L’accord, négocié sous la médiation directe des États-Unis, prévoit un désengagement progressif des troupes rwandaises et une intégration du M23 dans un processus de réinsertion politique. Une dynamique saluée par les chancelleries occidentales comme un modèle de diplomatie proactive. Pourtant, plusieurs détails soulèvent des questions. Les clauses sur le retrait des troupes étrangères restent floues, les garanties de justice pour les victimes absentes, et le M23, responsable d’exactions documentées, se voit réhabilité sans contrepartie claire.

En marge des discussions officielles, des négociations économiques ont été menées dans une discrétion remarquable. Plusieurs sources indiquent que des entreprises américaines liées à l’entourage de Donald Trump  notamment via Gentry Beach et America First Global se positionnent déjà sur des mines stratégiques du Nord-Kivu, riches en coltan et en cobalt. Coïncidence troublante : ces zones étaient justement sous contrôle du M23, appuyé selon l’ONU par le Rwanda. L’accord de paix, en stabilisant militairement la région, ouvre désormais un couloir légal et diplomatique à l’exploitation de ces ressources par des acteurs américains.

Lors de la cérémonie à Houston, Donald Trump, tout sourire, a déclaré que les États-Unis avaient « sécurisé un partenariat gagnant-gagnant avec l’Afrique », saluant « un nouveau chapitre économique ». Pourtant, aucun dirigeant africain n’a pris la parole ce jour-là. La paix, elle, avait un prix : celui d’un accès rapide et sécurisé aux minerais congolais, indispensables aux industries technologiques, militaires et automobiles.

Certains diplomates parlent déjà d’un “minerals-for-peace deal”, une formule élégante qui masque difficilement une réalité brutale. La RDC, affaiblie par des décennies de conflits, semble avoir troqué la paix contre la souveraineté sur ses sous-sols. Le Rwanda, de son côté, obtient la reconnaissance de son rôle stratégique, tandis que les États-Unis renforcent leur présence dans une région où la Chine dominait jusqu’ici les investissements miniers.

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Dans les rues de Goma ou de Bukavu, beaucoup accueillent l’accord avec prudence. Le silence sur les victimes, l’absence de vérité et de réparation, et l’apparition soudaine d’entreprises étrangères prêtes à exploiter les richesses locales font penser à une simple reconfiguration du pillage, plus élégante, plus diplomatique, mais tout aussi brutale.

La guerre recule, certes. Mais une autre forme de domination prend sa place  moins bruyante, plus habillée, et peut-être, à long terme, tout aussi destructrice. Le Congo signe la paix, les autres signent les contrats.

 

NGAMA

Correspondant,Moscou

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