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Sous le vert, l’or et le bleu : le Gabon salue son drapeau

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Il flotte, fier et silencieux, sur les mâts de Libreville et des villages oubliés de la forêt équatoriale. Ce 9 août 2025, le Gabon célèbre, comme chaque année, sa Journée nationale du drapeau. Une date calée sur le souvenir du 9 août 1960, jour où, par la loi n°56/60, fut adopté le pavillon vert, or et bleu qui accompagnerait l’indépendance. Ce n’est pas un jour férié, mais un jour de gestes symboliques : pavoiser les rues, redresser les silhouettes, et tendre l’oreille aux discours officiels qui, parfois, s’effacent dans le murmure des palmiers.


À Libreville, les cérémonies s’organisent comme une liturgie républicaine : levée solennelle des couleurs, discours sur l’unité nationale, élèves au garde-à-vous, militaires impeccablement alignés. Le vert pour la forêt qui recouvre le pays, l’or pour les richesses du sol, le bleu pour l’océan Atlantique. Trois bandes horizontales, trois promesses que l’on brandit face au vent, comme pour conjurer les incertitudes du présent. On y voit des ministres en costume sombre, des écoliers aux chemises repassées, et des anciens combattants dont les regards semblent voyager loin derrière l’horizon.

Cette année, le protocole a même influencé la diplomatie régionale : le sommet des chefs d’État de la CEMAC, initialement prévu ce même jour à Bangui, a été reporté à la demande du président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema. Un drapeau qui retarde une réunion ? Voilà qui prête à sourire. Mais dans un pays où les symboles sont parfois plus solides que les institutions, on préfère différer les affaires des hommes pour honorer les couleurs du pays.

Ainsi va cette journée : dans les rues, le tissu vert-or-bleu s’agite sous le vent chaud, parfois effiloché par les années, parfois neuf et raide comme une conviction fraîche. Les passants lèvent les yeux, certains par habitude, d’autres avec un éclat d’orgueil. Et quand le soleil décline sur l’Atlantique, il vient se fondre dans les bandes du drapeau comme pour rappeler que, même en silence, il sait raconter l’histoire d’un peuple.

La rédaction

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