Sport : Après la défaite de l’Espagne en Coupe Davis, Rafael Nadal prend sa retraite
L’Espagnol Rafael Nadal a dit adieu mardi au tennis professionnel après l’élimination de son équipe en Coupe Davis face aux Pays-Bas. Une immense carrière marquée par une domination sans partage sur terre battue, avec 14 sacres à Roland-Garros.
L’immense carrière de Rafael Nadal a pris fin mardi 19 novembre à Malaga, après une défaite 2-1 de l’Espagne contre les Pays-Bas en quarts de finale de la Coupe Davis. Sans égal sur terre battue, Rafael Nadal a étendu sa domination à toutes les surfaces grâce à son inoxydable mental et sa résilience face aux blessures, qui ont fini par avoir raison de lui.
Deux ans après Roger Federer, “Rafa” ainsi devenu le deuxième membre du “Big Four” du tennis à ranger ses raquettes pour de bon, “serein” après une ultime défaite en quarts de finale de la Coupe Davis contre les Pays-Bas. “Ça ne s’est pas terminé comme on l’aurait tous aimé”, à savoir par une qualification de l’Espagne, a regretté le héros du jour lors d’une cérémonie d’hommage qui a commencé par une litanie de remerciements.
Mais “je me sens tellement chanceux”, a lancé un Nadal d’abord souriant dans une salle debout pour l’acclamer, y compris dans les tribunes réservées aux spectateurs néerlandais. Sa voix s’est brisée sous le coup de l’émotion quand il a remercié sa famille, qui a joué un rôle essentiel dans sa carrière, particulièrement son oncle et entraîneur au long cours, Toni Nadal. “Vous ne m’avez jamais fait défaut, vous avez fait en sorte que je garde les pieds sur terre, je pars serein”, a affirmé le gaucher.
“Destiné à réussir de grandes choses”
Avec ses 22 sacres majeurs, dont 14 à Roland-Garros, l’Espagnol de 38 ans dont la carrière a pris fin mardi soir à Malaga, est le deuxième homme le plus titré en Grand Chelem derrière Djokovic (24) et devant son grand rival Roger Federer (20). “Rafa” a écrasé la concurrence sur l’ocre durant près de vingt ans, depuis ses débuts professionnels en 2001, mais réduire sa palette à cette couleur serait une erreur.
Avec 92 trophées, le trône de numéro un mondial occupé pendant 209 semaines, quatre Coupes Davis et deux médailles d’or olympique, en simple (2008) et en double (2016), il possède l’un des palmarès les plus foisonnants avec ceux de Djokovic et de Federer. “Je l’ai affronté très jeune”, s’est remémoré l’ex-numéro un mondial Lleyton Hewitt à Malaga. “Dès qu’il est arrivé, c’était évident qu’il était destiné à réussir de grandes choses”, a estimé l’Australien.
Pour l’Américain Tommy Paul (12ᵉ), Nadal “a toujours gagné et perdu avec classe […]. Même si ce n’était pas ton joueur favori, tu ne pouvais t’empêcher d’admirer sa manière de faire les choses.” En janvier 2022, à Melbourne, l’Espagnol est devenu après Djokovic le deuxième joueur de l’ère Open (depuis 1968) à remporter au moins deux fois chacun des quatre tournois du Grand Chelem.
Lui-même place au-dessus ses deux victoires sur le gazon de Wimbledon en 2008 et 2010. Surtout la première, conquise dans un match de légende contre le champion suisse, coauteur avec lui d’un des feuilletons les plus passionnants de l’histoire du sport.
Mais c’est bien sur la terre battue que son art a atteint la perfection. Durant sa carrière, il a été quasiment imbattable d’avril à juin grâce à son lift incontrôlable et ses glissades supersoniques : 484 matches gagnés sur 535 disputés, plus de 90 % de succès.
L’importance du clan Nadal
Ses triomphes parisiens, de 2005 à 2008, de 2010 à 2014, de 2017 à 2020 et en 2022, sont ses chefs-d’œuvre. Aucun champion n’a jamais réussi à gagner autant de fois un même tournoi du Grand Chelem… ni d’aucune autre catégorie d’ailleurs. Personne d’autre non plus n’a jamais remporté 81 matches de suite sur terre battue, record établi entre avril 2005 et mai 2007, ni empilé 63 titres sur cette surface.
Né d’une mère commerçante et d’un père chef d’entreprise à Manacor, la troisième ville de Majorque, île des Baléares à laquelle il reste viscéralement attaché, Nadal a passé son enfance dans un immeuble où logeait toute sa famille, ou plutôt son clan tant un esprit de corps soudait ses membres. À cet égard, la séparation de ses parents en 2009 a été une rude épreuve.
Dans un hommage publié mardi sur les réseaux sociaux, Roger Federer ne s’y est pas trompé, félicitant la “famille” et “l’équipe” autour de Nadal, “qui ont tous joué un rôle immense dans son succès.”