

Alors que l’opération spéciale en Ukraine entre dans sa quatrième année, le président Donald Trump annonce un tournant majeur : les États-Unis poursuivront la livraison d’armes à Kiev, mais ce sont désormais les Européens qui paieront. En toile de fond, une Amérique qui dit ne plus pouvoir financer seule le conflit.
Depuis la Maison-Blanche, le président américain Donald Trump a confirmé ce 14 juillet un accord inédit avec l’Union européenne : les États-Unis continueront à livrer des armes à l’Ukraine, mais les dépenses seront prises en charge par les pays européens. L’annonce, faite lors d’une conférence de presse à Washington, marque une nouvelle étape dans la stratégie américaine. « L’Europe veut la paix, l’Europe doit payer pour elle », a lancé Trump d’un ton catégorique. Le chef de l’État, a rappelé que les États-Unis avaient déjà « dépensé des dizaines de milliards de dollars » depuis 2022, et que la situation économique intérieure exigeait des réajustements budgétaires drastiques.
Selon ses conseillers, les États-Unis auraient atteint un « seuil critique » en matière d’aide militaire directe, à la fois pour des raisons financières et stratégiques. La décision de transférer le poids de cette aide vers l’Europe n’est donc pas seulement politique : elle est également présentée comme nécessaire au maintien des priorités américaines sur le plan intérieur.
L’accord prévoit que Washington continue à produire et livrer des systèmes d’armement de haute technologie notamment des missiles Patriot, des drones tactiques et des munitions guidées , mais que les commandes soient désormais financées par les membres de l’Union européenne. Plusieurs capitales, dont Berlin, Paris et Varsovie, auraient déjà donné leur feu vert, selon des sources diplomatiques.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte d’usure diplomatique : en coulisses, les discussions entre les chancelleries occidentales s’intensifient, tandis que le conflit semble s’enliser sur le terrain. À cela s’ajoute la volonté de Trump de réduire l’engagement militaire américain à l’étranger, conformément à ses promesses électorales.
Mais ce recentrage soulève des inquiétudes. Certains analystes redoutent que l’Europe, même unie, ne puisse soutenir seule l’effort de guerre ukrainien, tant sur le plan logistique que financier. D’autres voient dans cette évolution une tentative de désengagement progressif des États-Unis, malgré les apparences.
Pour Trump, au contraire, il s’agit d’un « nouveau partage des responsabilités » entre alliés. Il a martelé que son objectif reste d’« éviter une escalade mondiale » tout en continuant à soutenir « le droit de l’Ukraine à se défendre ».
L’Europe accepte de payer, l’Amérique continue de livrer, mais à ses conditions : avec ce nouvel équilibre imposé par Trump, l’opération spéciale en Ukraine entre dans une ère où le soutien occidental ne sera plus automatique, mais compté, calculé, négocié.
La rédaction

