Plus de 10 000 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Europe via l’Espagne en 2024
Plus de 10’400 personnes sont mortes ou portées disparues en mer après avoir tenté de rejoindre l’Espagne en 2024, selon un rapport publié jeudi par l’ONG espagnole Caminando Fronteras. L’année a été marquée par une explosion des tentatives désespérées de rejoindre l’archipel des Canaries.
Ce chiffre, en hausse de près de 60%, équivaut à 30 personnes décédées par jour en moyenne, entre janvier et le 15 décembre de cette année, indique l’ONG dans un communiqué visant à alerter les autorités maritimes sur les bateaux en détresse.
D’après le rapport, la grande majorité des victimes ont été recensées lors de la traversée de l’océan Atlantique entre le nord-ouest de l’Afrique et les îles Canaries. Plus de 1500 enfants ou adolescents font partie des victimes.
“Ces chiffres mettent en évidence un profond échec des systèmes de sauvetage et de protection”, a commenté la coordinatrice du rapport, dénonçant “une tragédie inadmissible”. Elle appelle à donner la priorité à la “protection du droit à la vie”, à renforcer les opérations de secours et à ce que la justice pour les victimes et leurs familles soit “garantie”.
Route dangereuse mais moins surveillée
Ces migrants morts ou disparus étaient originaires d’au moins 28 pays, majoritairement africains mais aussi d’Irak et du Pakistan.
Le nombre de migrants entrés de façon illégale en Espagne via les îles Canaries a fortement augmenté ces derniers mois, jusqu’à dépasser fin novembre le record de 2023, selon le ministère de l’Intérieur. Les fréquents naufrages n’empêchent pas cet itinéraire de gagner en attractivité, car il est moins surveillé que la route méditerranéenne.