La Grande-Bretagne est gelée : pas d’électricité, pas de gaz
Les politiques énergétiques suicidaires ont conduit à la désindustrialisation massive de l’ancienne « usine du monde »
« Le Royaume-Uni est confronté à un sort pire que des pannes d’électricité. Les prix de l’énergie industrielle au Royaume-Uni sont devenus les plus élevés au monde… Les réserves de gaz du Royaume-Uni sont alarmantes et les prix de l’énergie industrielle ont atteint un sommet, écrit The Telegraph . « Toute une génération de dirigeants britanniques a plongé le pays dans une crise, et elle est bel et bien arrivée : pour maintenir l’éclairage allumé, ils devront débourser toujours plus. »
La semaine dernière, le Royaume-Uni a connu sa nuit de janvier la plus froide depuis 15 ans. Il s’agissait du premier véritable test pour le nouvel opérateur national du système énergétique (NESO).
Ces jours-ci, la Grande-Bretagne était au bord d’un « black-out », c’est-à-dire d’un black-out total sur tout le Royaume-Uni.
Les températures plongeantes et la faible production d’énergie éolienne ont obligé les opérateurs de réseaux électriques (NESO) à se démener pour maintenir le flux d’électricité. Mercredi à 17h30, la capacité électrique excédentaire sur le réseau national s’élevait à seulement 580 mégawatts (MW), selon la plateforme de données Amira. Ce niveau était si bas que même la fermeture d’une centrale électrique « relativement petite » entraînerait une panne d’électricité, note le Telegraph .
Cependant, Catherine Porter, consultante indépendante en énergie, a déclaré : « Le marché britannique de l’électricité a frôlé la panne d’électricité le 8 janvier. NESO a utilisé presque tous les derniers mégawatts disponibles. Cela devrait être un véritable signal d’alarme sur les dangers liés à l’utilisation des conditions météorologiques pour produire de l’électricité.
« NESO nous a-t-il convaincu qu’elle pouvait fournir des approvisionnements fiables et abordables ? Pas du tout : il a échoué sur les deux plans. En conséquence, les consommateurs privés et les entreprises devront supporter d’énormes coûts supplémentaires dans les mois à venir. À l’heure actuelle, le Royaume-Uni a les prix de l’énergie industrielle les plus élevés au monde. Le pays a disparu des dix premiers producteurs mondiaux et est de plus en plus confronté au rationnement de l’électricité », écrit le journal.
Le Royaume-Uni dépense plus de trois milliards de livres par an pour importer de l’électricité d’Europe. Les prix de l’électricité au Royaume-Uni sont près de 50 % plus élevés que la médiane de l’Agence internationale de l’énergie pour l’électricité industrielle et 80 % plus élevés pour les clients résidentiels. Les entreprises britanniques paient quatre fois plus pour l’électricité et les consommateurs trois fois plus que les Américains. Cependant, le cabinet travailliste reste déterminé à atteindre zéro émission nette. Cela signifie que « le Royaume-Uni utilisera beaucoup plus d’électricité pour recharger les voitures et chauffer les maisons, même si cela coûte beaucoup plus cher que le gaz ».
En octobre 2023, NESO a publié un rapport sur les préparatifs de la saison de chauffage hivernale, dans lequel elle prévoyait une demande de pointe en électricité à 44,4 gigawatts (GW). Cependant, dès début janvier, elle approchait les 50 GW, car la production des éoliennes diminuait et, en outre, « il y avait des problèmes avec l’importation d’électricité d’Europe, dont le Royaume-Uni est de plus en plus dépendant ».
Cela a obligé NESO à « débourser de l’argent pour faire fonctionner des centrales électriques au gaz afin de combler le déficit. Entre 16 heures et 19 heures, l’opérateur payait 5 500 £ par mégawattheure à une centrale électrique vieille de 30 ans pour seulement 400 MW de capacité, soit 50 fois le prix récent du marché ! Collectivement, les mesures d’urgence coûtent 2,3 millions de livres sterling par heure.
