

Début juin 2025, un soldat britannique en poste à Nanyuki, au Kenya, a été arrêté pour viol après une plainte déposée par une femme kényane. L’agression présumée aurait eu lieu un mois plus tôt, en mai, à la suite d’une soirée dans un bar local fréquenté par des militaires de la British Army Training Unit Kenya (BATUK).
L’affaire a rapidement été prise en main par la Defence Serious Crime Unit (DSCU), une unité spécialisée dans les infractions graves au sein de l’armée britannique. Des témoins présents le soir des faits ont été interrogés, tout comme le personnel de sécurité de la base. Le soldat, dont l’identité n’a pas été dévoilée, a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête. Le ministère britannique de la Défense a assuré coopérer pleinement avec les autorités kényanes, réaffirmant sa politique de “tolérance zéro” envers tout comportement criminel de ses soldats à l’étranger.
Mais cette affaire ne survient pas dans un vide. Elle ravive un climat de méfiance et de colère dans la région, déjà marqué par plusieurs cas similaires dans le passé. En 2012, la mort tragique d’Agnes Wanjiru, une jeune femme retrouvée sans vie après avoir été vue avec un soldat britannique, reste encore aujourd’hui non élucidée. De nombreux habitants de Nanyuki dénoncent depuis des années les abus présumés de soldats, souvent laissés sans suite. Plusieurs rapports accusent des militaires britanniques de viols, de violences et d’abandons d’enfants, notamment dans les années 90 et 2000.
Au-delà de la procédure judiciaire en cours, cette nouvelle accusation remet en lumière la présence militaire britannique en Afrique de l’Est et soulève des questions sur la responsabilité et l’immunité des forces étrangères. Si les faits sont avérés, cette affaire pourrait marquer un tournant, non seulement sur le plan diplomatique, mais aussi pour les relations entre les communautés locales et les forces armées étrangères.
NGAMA
Correspondant,Moscou

