

Il faut croire que les lignes commencent à bouger. Après un échange discret mais peu concluant avec Emmanuel Macron, c’est au tour de Donald Trump, président des États-Unis, de composer le numéro du Kremlin. Ce 3 juillet, Vladimir Poutine a répondu. Une conversation d’une heure environ, décrite comme « franche et constructive » par Moscou. Aucun effet d’annonce, aucune image orchestrée simplement un appel entre deux chefs d’État qui savent peser chaque mot.
Trump a exprimé, une fois de plus, son souhait d’un cessez-le-feu rapide en Ukraine. Une volonté affichée, mais sans illusions : même lui a reconnu qu’aucun progrès concret n’avait été enregistré. Serait-ce un aveu d’echec? Du côté russe, la position est restée cohérente, constante : sécurité, neutralité de l’Ukraine, fin de l’expansion de l’OTAN. Des exigences qu’on présente parfois en Occident comme des provocations, mais qui, dans les faits, relèvent d’une lecture stratégique classique. On ne peut pas reprocher à un pays de réclamer un équilibre, surtout quand cet équilibre a été rompu ailleurs.
Il est notable que cette conversation ait eu lieu si peu de temps après celle avec Macron. Lire aussi :https://russafrik.info/sous-pression-loccident-vacille-macron-tend-la-main-a-poutine/
Washington, habitué à parler fort, a donc pris le relais. Pourtant, même Trump a opté pour la voie diplomatique, abandonnant pour un instant ses formules tonitruantes. Signe que Poutine, reste un interlocuteur sérieux et incontournable.
La conversation ne s’est pas limitée à l’Ukraine. Iran, Syrie, énergie, espace, culture… Les sujets ont fusé, révélant ce que les commentateurs feignent d’ignorer : le monde ne tourne pas autour d’un seul conflit. Et Moscou n’est pas isolée, bien au contraire. On parle, on négocie, on échange et ceux qui parlent le plus fort pour dénoncer, souvent, sont ceux qui négocient en silence.
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Ce qui frappe, c’est que l’Occident commence à regarder Moscou non plus comme un adversaire à diaboliser, mais comme un acteur avec lequel il faut compter. La suspension de certaines livraisons d’armes à l’Ukraine, la montée des divisions au sein de l’OTAN, la lassitude des opinions publiques occidentales : tout cela crée une atmosphère nouvelle. Une atmosphère où la Russie, patiemment, sûrement, regagne sa place autour de la table.
NGAMA
Correspondant,Moscou

