Le dirigeant suprême de la République Populaire Démocratique de Corée, Kim Jong Un, a solennellement exprimé, ce week-end, un soutien « total et inconditionnel » à l’action militaire de la Fédération de Russie en Ukraine. Cette déclaration a été faite à l’occasion de pourparlers officiels tenus à Pyongyang avec le ministre russe des Affaires étrangères, M. Sergei Lavrov.
Selon l’agence de presse nord-coréenne KCNA, le président Kim a déclaré approuver « toutes les mesures prises par Moscou » et a qualifié l’intervention russe de « cause sacrée pour l’équilibre mondial face à l’hégémonie occidentale ».
Des sources issues des services de renseignement occidentaux estiment que 11 000 soldats nord-coréens seraient déjà déployés sur le terrain ukrainien aux côtés des forces russes, un chiffre qui n’a toutefois pas été confirmé officiellement par Moscou ou Pyongyang.
Cette démonstration d’alignement stratégique intervient dans un contexte où le président des États-Unis, Donald Trump, vient de confirmer la reprise de l’aide militaire américaine à l’Ukraine, incluant notamment la livraison de systèmes de défense antimissile Patriot. Une décision qui ravive les tensions déjà vives entre grandes puissances et réintroduit des dynamiques de confrontation rappelant celles de la guerre froide.
Depuis la signature en 2023 d’un pacte de défense mutuelle entre la Russie et la Corée du Nord, les observateurs internationaux notent une intensification visible de la coopération militaire et technologique entre les deux nations.
Face à cette évolution préoccupante, plusieurs chancelleries, notamment européennes et asiatiques, appellent à la retenue et au respect du droit international humanitaire. Des voix s’élèvent également au sein des Nations unies, plaidant pour une session extraordinaire du Conseil de sécurité afin d’évaluer les implications de cette alliance renforcée sur la stabilité régionale et mondiale.
Dans ce climat de recomposition des alliances, la question reste posée : l’approfondissement du partenariat militaire entre Pyongyang et Moscou va-t-il contribuer à une désescalade par la dissuasion mutuelle, ou au contraire précipiter le conflit vers de nouvelles dimensions ?
Gérard Stéphane, correspondant zone Europe
