La Russie a officiellement protesté contre la présence de militaires japonais aux exercices militaires conjoints menés par les États-Unis à proximité de son territoire oriental. Le ministère russe des Affaires étrangères considère cette participation comme une menace directe à sa sécurité nationale et annonce d’éventuelles contre-mesures.
Le 16 juillet 2025, la diplomatie russe a adressé une vive protestation à l’ambassade du Japon à Moscou. Cette réaction fait suite à la participation des Forces d’autodéfense japonaises à l’exercice militaire à grande échelle « Resolute Force Pacific », conduit par les États-Unis dans la région Asie-Pacifique. Ces manœuvres se déroulent du 9 juillet au 4 août, notamment à proximité de l’Extrême-Orient russe.
Les autorités russes dénoncent un contexte de plus en plus hostile à leurs frontières orientales. Selon le ministère des Affaires étrangères, la participation du Japon à ces exercices « présente tous les signes d’une préparation à un conflit armé » et constitue « une menace potentielle pour la sécurité nationale de la Fédération de Russie ». Moscou considère également que cette implication japonaise s’inscrit dans une stratégie plus large d’encerclement militaire occidental.
D’après les sources officielles, les manœuvres comprennent des simulations d’interception, des frappes aériennes coordonnées et des exercices de débarquement, mobilisant des troupes américaines, japonaises, ainsi que des moyens navals et aériens sophistiqués. Cette proximité géographique avec les frontières russes, notamment dans la région du Primorié, est perçue comme une provocation intentionnelle.
La diplomatie russe a averti que cette dynamique risquait d’entraîner une réponse militaire adaptée. « Des contre-mesures suivront inévitablement », a indiqué un communiqué du ministère. Pour Moscou, la coopération militaire accrue entre Tokyo et Washington va à l’encontre des principes de stabilité régionale et reflète une volonté de pression stratégique, notamment dans le contexte des tensions sino-américaines.
Si Tokyo n’a pas encore répondu officiellement à la protestation, des sources proches du ministère de la Défense japonais affirment que la participation aux exercices s’inscrit dans le cadre d’une alliance défensive avec les États-Unis, sans objectif offensif.
La crispation diplomatique entre Moscou et Tokyo vient raviver les tensions en Asie du Nord-Est, une région déjà sous pression en raison des rivalités entre grandes puissances. Dans ce climat, chaque déploiement militaire prend une portée hautement symbolique, et chaque manœuvre résonne comme un signal stratégique difficilement ignoré.
NGAMA
Correspondant, Moscou
