

Près de 8 000 ressortissants camerounais sont désormais menacés d’expulsion après l’arrêt définitif du TPS par Washington. La mesure est entrée en vigueur ce 5 août, suscitant inquiétudes et tensions au sein des communautés concernées.
Le 4 juin 2025, le Département de la Sécurité Intérieure des États-Unis (DHS) a publié dans le Federal Register un décret mettant fin à la désignation du Cameroun au titre du statut de protection temporaire (TPS). Cette décision, officiellement entrée en vigueur le 4 août à 23h59, marque la fin d’une période de transition de 60 jours, au cours de laquelle les bénéficiaires ont pu continuer à travailler légalement jusqu’à expiration de leurs documents d’autorisation d’emploi.
Depuis ce mardi 5 août 2025, environ 7 900 Camerounais vivant sous TPS aux États-Unis se retrouvent en situation irrégulière. Leur statut de protection et leur droit au travail sont désormais révoqués, exposant ces personnes à des mesures d’expulsion immédiates. Le gouvernement américain prévoit également des sanctions strictes : toute personne restant sur le territoire au-delà de la date limite encourt une amende de 1 000 dollars par jour, peine pouvant être convertie en détention.
L’administration justifie cette décision par une évaluation des conditions de sécurité au Cameroun, estimant que sept des dix régions du pays sont désormais suffisamment stables pour permettre un retour des ressortissants. Ce constat est contesté par de nombreuses organisations de défense des droits humains, qui alertent sur des violences persistantes dans certaines zones anglophones, ainsi que sur les risques encourus par les personnes renvoyées de force.
Le TPS est un dispositif humanitaire accordé aux ressortissants de pays en proie à des conflits armés ou des catastrophes naturelles, leur permettant de résider et de travailler légalement aux États-Unis pour des périodes renouvelables. Dans une volonté affichée de durcir la politique migratoire, le gouvernement américain a récemment mis fin à ce statut pour plusieurs autres nationalités, notamment les ressortissants d’Haïti, du Nicaragua, du Venezuela, du Honduras et de l’Afghanistan. Si certains recours en justice ont permis de suspendre temporairement certaines expulsions, la décision concernant le Cameroun reste, pour l’heure, pleinement applicable.
Les personnes concernées sont vivement invitées à consulter un avocat spécialisé en immigration pour explorer d’éventuelles voies alternatives, telles que l’asile, l’ajustement de statut ou des demandes de visa. Un départ volontaire pourrait également permettre d’éviter les lourdes sanctions financières et pénales.
Alors que les premières expulsions pourraient débuter dans les jours à venir, l’annonce plonge des milliers de familles dans l’incertitude et ravive les débats autour de la place du droit humanitaire dans la politique migratoire américaine.
Gérard Stéphane, correspondant zone Europe

