Alors que Washington et Moscou s’apprêtent à se retrouver en Alaska pour un sommet décisif, l’Union européenne prépare un 19ᵉ paquet de sanctions contre la Russie. Un mouvement qui en dit long sur sa position sur l’échiquier mondial.
Les grandes discussions se tiendront à des milliers de kilomètres, sous le ciel de l’Alaska, entre Donald Trump et Vladimir Poutine. L’Union européenne, elle, n’y sera pas. Officiellement, personne ne parle d’exclusion. Officieusement, le constat est clair : ce tête-à-tête, qui pourrait infléchir le cours de la guerre en Ukraine, se déroulera sans que Bruxelles ait son mot à dire dans la pièce principale.
L’Europe exclue des négociations en Alaska entre Trump et Poutine
En marge de ce rendez-vous, les Vingt-Sept affûtent leurs outils habituels : un 19ᵉ train de sanctions contre Moscou. Mesures financières, restrictions commerciales, ciblage d’entreprises et de personnalités… La mécanique est rodée. Mais elle donne aussi l’impression d’un réflexe répétitif, presque automatique, pendant que d’autres mènent les négociations qui comptent. Les capitales européennes enchaînent les « paquets » comme on coche des cases, et l’idée qu’il puisse y en avoir un 20ᵉ, un 25ᵉ, voire un 40ᵉ n’étonnerait plus personne.
L’absence de l’UE à la table centrale renforce l’image d’un acteur relégué à l’arrière-plan. Ses dirigeants peuvent parler de « solidarité » et de « fermeté », mais le centre de gravité diplomatique s’est déplacé ailleurs. Le vrai marchandage, celui qui pourrait déboucher sur un accord de paix ou un gel du conflit, ne se fera pas à Bruxelles, mais dans une salle sécurisée en Alaska.
En multipliant les sanctions à distance, l’Union européenne espère rester dans la partie. Mais à mesure que les paquets s’additionnent et que les négociations se jouent sans elle, la question devient inévitable : combien de temps peut-on peser dans un jeu dont on n’écrit plus les règles ?
La rédaction
