

Le Département d’État américain a relayé une affirmation forte :
Le président Donald Trump aurait mis fin à sept guerres en seulement sept mois.
Le message, titré “The President of Peace”, cite plusieurs conflits :
- Cambodge et Thaïlande
- Kosovo et Serbie
- RDC et Rwanda
- Pakistan et Inde
- Israël et Iran
- Égypte et Éthiopie
- Arménie et Azerbaïdjan
Une liste impressionnante… mais qui mérite d’être scrutée de près.
Des annonces spectaculaires… mais quelles preuves ?
La première question qui se pose : ces guerres ont-elles réellement pris fin sous l’impulsion directe de Donald Trump ?
- Certains de ces conflits n’étaient pas officiellement en guerre ouverte, mais plutôt en tensions ou en escarmouches. Peut-on donc parler de “fin de guerre” ?
- Quelles médiations diplomatiques tangibles l’administration Trump a-t-elle menées pour obtenir ces résultats ?
- Les accords ou cessez-le-feu conclus à cette période ont-ils perduré dans le temps ?
Un bilan contesté par les faits
En réalité, plusieurs de ces situations de conflit par exemple Arménie et Azerbaïdjan ou encore Israël et Iran ne connaissent pas de paix durable aujourd’hui encore. D’autres, comme Pakistan et Inde, vivent de longues tensions récurrentes qui ne se sont pas “terminées” sous Trump.
Ne s’agit-il pas d’une communication politique exagérée pour renforcer l’image d’un président “faiseur de paix” ?
Trump et la “Paix en 7 mois” : Qu’en est-il vraiment de la RDC et du Rwanda ?
Parmi les cas cités figure le conflit latent entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Mais au-delà de la propagande politique, la réalité sur le terrain est-elle celle d’une paix durable ?
RDC – Rwanda : une guerre “finie” ou simplement maquillée ?
Alors que certains slogans politiques parlent de “fin de guerre”, la situation à l’Est de la RDC raconte une toute autre histoire :
- Depuis 2022, la rébellion M23 a relancé des combats sanglants, provoquant la chute de Goma début 2025 et une avancée vers le Sud-Kivu.
- Les FARDC peinent à maintenir le contrôle sur les zones minières stratégiques, pendant que des centaines de milliers de civils sont déplacés.
- Les rapports des Nations Unies confirment la persistance d’affrontements, de massacres et de violations massives des droits humains.
Comment peut-on parler de paix si le sang continue de couler au Nord-Kivu ?
Le vrai nerf de la guerre : le sous-sol congolais
L’un des enjeux majeurs de ce conflit reste le contrôle des ressources minières :
- Le coltan de Rubaya, vital pour l’industrie électronique mondiale, est désormais exploité sous la coupe du M23, qui prélève près de 300 000 $ par mois.
- L’or de l’Est congolais continue de sortir en contrebande vers des marchés régionaux, alimentant directement l’effort de guerre.
- Les fameux “3T” (étain, tantale, tungstène) échappent encore à tout contrôle étatique complet, malgré les dispositifs de certification.
La RDC a-t-elle réellement le monopole de son sous-sol oriental ?
Le rôle du Rwanda : soutien tacite ou implication directe ?
De nombreux rapports d’experts de l’ONU ont pointé le soutien actif du Rwanda au mouvement M23. Selon ces enquêtes, Kigali n’aurait pas seulement apporté une aide logistique, mais aussi un commandement opérationnel. Kigali dément, mais les accusations persistent.
Peut-on clamer la paix alors que deux États voisins s’accusent mutuellement de violer leurs frontières ?
Des accords… mais pas de paix
En 2025, Washington, Doha et certains acteurs africains ont proposé un plan de sécurité incluant :
- le désarmement des FDLR,
- le retrait progressif de troupes rwandaises,
- un calendrier de désengagement du M23.
Résultat ? Un plan reporté, des engagements non respectés et une situation militaire inchangée.
Où sont les garants ? Qui vérifie réellement la mise en œuvre de ces accords ?
Les vraies questions à poser
- Les hostilités ont-elles réellement cessé, ou la guerre se poursuit-elle sous une autre forme ?
- Qui contrôle réellement le terrain : l’État congolais ou les groupes armés ?
- Qui exploite les minerais : Kinshasa ou les forces rebelles ?
- Quelle est la situation humanitaire : les déplacés reviennent-ils ou continuent-ils de fuir ?
- Où est la traçabilité minière : l’or, le coltan et le tantale alimentent-ils toujours des circuits parallèles ?
- Les accords sont-ils respectés ou ne sont-ils qu’une façade diplomatique ?
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La formule “7 guerres terminées en 7 mois” relève plus du slogan politique que de l’analyse factuelle.
En RDC, la guerre est loin d’être terminée : elle se transforme, se finance et s’internationalise autour du butin minier.
La vraie bataille ne se joue pas dans les tweets ou les communiqués officiels, mais dans les mines de Rubaya, dans les villages du Nord-Kivu et dans les couloirs diplomatiques où se négocient les richesses africaines.
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