

Financements publics : la Banque mondiale adopte la blockchain pour une transparence “infalsifiable”
La révolution numérique est désormais au centre de la gestion des financements mondiaux. Le Groupe de la Banque mondiale innove en devenant la première institution multilatérale à déployer un outil fondé sur la blockchain pour garantir la traçabilité de ses décaissements et renforcer la transparence des projets qu’elle finance.
Baptisée FundsChain, cette technologie de pointe met fin aux systèmes fragmentés et aux procédures manuelles qui complexifiaient traditionnellement la gestion des flux financiers.
De la lourdeur administrative à la visibilité complète
Jusqu’à présent, la gestion des fonds était souvent ralentie par des lourdeurs et des risques d’erreurs. Avec FundsChain, la Banque mondiale simplifie et automatise l’enregistrement des transactions en s’appuyant sur la cryptographie et les registres distribués (DLT), utilisant la technologie Hyperledger Besu. L’outil est accessible sur mobile, sécurisé et conçu pour être fondamentalement infalsifiable.
« FundsChain établit une nouvelle norme de transparence et de redevabilité. Il donne du pouvoir aux communautés locales et améliore les résultats du développement », a déclaré Anshula Kant, directrice générale et directrice financière du Groupe de la Banque mondiale.
L’adoption de cette technologie crée un registre numérique immuable où chaque transaction est inscrite de manière définitive. Les bénéfices sont immédiats : les délais de préparation des rapports peuvent être réduits de plusieurs mois à seulement quelques minutes. Les partenaires de développement obtiennent une visibilité de bout en bout sur l’utilisation des fonds, du premier décaissement jusqu’au paiement final.
Pour Anna Bjerde, directrice générale des Opérations de la Banque mondiale, « FundsChain démontre comment l’utilisation de technologies innovantes peut accroître considérablement l’impact de nos projets ».
Un enjeu économique et politique stratégique
Au-delà de la performance technique, l’enjeu est de taille. Déjà testée avec succès dans 13 projets répartis sur 10 pays pilotes, la technologie FundsChain sera étendue à quelque 250 projets d’ici juin 2026.
Pour les États emprunteurs, cet outil peut renforcer la confiance des bailleurs de fonds et rassurer les investisseurs privés quant à la bonne utilisation des financements. Pour les entreprises locales, une meilleure traçabilité est censée limiter les retards de paiement et réduire les coûts liés à la bureaucratie.
En standardisant la transparence grâce à la blockchain, la Banque mondiale cherche non seulement à mieux contrôler ses ressources, mais aussi à maximiser l’efficacité et l’impact de l’aide au développement qu’elle déploie.

