RussAfrik Éditorial — Par la Rédaction Centrale (6 novembre 2025)
Un discours d’héritage et de responsabilité
En ce 6 novembre 2025, Yaoundé a vécu un moment d’histoire. Paul Biya, Président réélu du Cameroun, a prononcé un discours d’investiture qui résonne moins comme un manifeste politique que comme un testament républicain, un appel à la paix, à la mémoire et à la maturité collective.
À 92 ans, celui que d’aucuns surnomment « le sphinx » n’a pas cherché à impressionner, mais à rappeler l’essentiel : le Cameroun doit rester debout, uni et pacifique.
Un appel à l’union sacrée
“Les joutes de l’élection présidentielle sont derrière nous. L’heure est désormais au rassemblement.”
Ce passage, simple mais lourd de sens, traduit la conviction d’un homme qui connaît les ravages de la division. Paul Biya tend la main, non comme un chef de parti, mais comme un père de la Nation, conscient que les rancunes politiques ne doivent jamais l’emporter sur l’amour du pays.
Dans un contexte post-électoral parfois tendu, cet appel à la réconciliation a valeur d’avertissement et d’espérance :
le Cameroun appartient à tous ses enfants, pas à un clan, pas à une ethnie, pas à une génération.
Un discours de lucidité, non de triomphalisme
L’un des aspects les plus frappants de ce discours est l’absence de triomphalisme.
Loin des discours d’autosatisfaction, Biya reconnaît :
“Je mesure la gravité de la situation que traverse notre pays… la profondeur des frustrations, l’ampleur des attentes.”
C’est la parole d’un homme lucide, conscient que le pouvoir ne vaut rien sans écoute ni compréhension.
Ce réalisme présidentiel contraste avec la rhétorique enflammée de certains opposants : là où d’autres crient, Biya écoute.
Là où certains promettent la rupture, il appelle à la continuité dans la stabilité.
Discours à lire absolument:
Jeunesse et femmes : le socle du futur
Le Président réélu a également placé la jeunesse et les femmes au cœur de son septennat.
Un plan spécial pour l’emploi des jeunes, la relance des doctorats, la réouverture des concours, des incitations fiscales pour les entreprises et un budget d’investissement à haute intensité de main-d’œuvre, tout y est.
Au-delà des annonces, c’est une stratégie d’inclusion générationnelle :
redonner confiance à une jeunesse désabusée, rappeler que le travail et l’éducation restent les vrais leviers du pouvoir citoyen.
Paix, sécurité et pardon
Dans un ton grave mais apaisé, Paul Biya a évoqué les crises du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord.
Il a salué les forces de défense, remercié les populations courageuses et surtout tendu la main à ceux qui, les armes à la main, se sont égarés.
“J’invite les chefs traditionnels, les élites et les forces vives à s’engager dans la sensibilisation des membres des groupes armés afin qu’ils saisissent la main tendue du Gouvernement et déposent les armes.”
Cette phrase est capitale.
Elle témoigne d’une volonté de dialogue, de réintégration, et non de vengeance.
Biya s’adresse à la conscience nationale : il préfère sauver des vies plutôt que de gagner des batailles.
C’est un message de paix authentique, à l’heure où tant de nations africaines s’enlisent dans les guerres fratricides.
Diaspora : aimer sans détruire
Le passage sur la diaspora est à la fois une mise en garde et une supplique :
“Assez de ces discours de haine qui inondent les réseaux sociaux.”
Ce n’est pas une condamnation, c’est un rappel à l’ordre moral.
Les Camerounais de l’extérieur doivent redevenir des acteurs du développement, pas les amplificateurs de la division.
Biya leur tend la main : qu’ils reviennent, qu’ils investissent, qu’ils participent à la reconstruction du pays car la paix du Cameroun ne se construira pas depuis les capitales étrangères.
RussAfrik décrypte : entre continuité et réconciliation
Ce discours n’est pas celui d’un monarque qui s’accroche, mais celui d’un patriarche qui prépare sa succession dans la stabilité.
Biya sait qu’il entre dans le dernier acte de son long règne.
Mais il veut que ce chapitre s’achève dans la paix, non dans la tempête.
Il tend la main à l’opposition, au peuple, aux régions meurtries, à la jeunesse impatiente.
Dans un continent trop souvent brisé par les guerres post-électorales, le Cameroun peut devenir un exemple de transition apaisée et de maturité politique.
Encadré : La rédaction de RussAfrik écrit
“Ce 6 novembre 2025, Paul Biya n’a pas parlé comme un politicien, mais comme un témoin de l’Histoire.
Il a rappelé à la jeunesse que la paix n’est pas un héritage, mais une conquête quotidienne.
Aux dirigeants africains, il a rappelé que gouverner, c’est unir.
Et au monde, que le Cameroun n’est pas un champ de bataille — mais une Nation en marche vers la réconciliation.”
Le Cameroun doit parler d’une seule voix
RussAfrik, fidèle à sa ligne panafricaine et multipolaire, salue tout discours qui élève plutôt qu’il ne divise.
Dans un monde où les réseaux sociaux attisent la colère et où les puissances extérieures soufflent sur les braises, il est urgent de restaurer la confiance entre les Camerounais, toutes générations confondues.
“Vive la République. Vive le Cameroun.”
Des mots simples, mais qui sonnent comme une prière nationale.
Car la paix du Cameroun, c’est aussi la paix de l’Afrique centrale.

