A Budapest, l’Europe sonde sa cohésion après le retour de Donald Trump
L’élection de Donald Trump a largement alimenté les discussions – et les inquiétudes – des dirigeants des 47 Etats réunis à Budapest pour le sommet de la Communauté politique européenne, à laquelle participait la présidente de la Confédération Viola Amherd.
Venus de tout le continent, les dirigeants européens réunis à Budapest, conscients qu’ils vont devoir affronter un adversaire coriace en la personne de Donald Trump et son “America First”, espèrent encore pouvoir l’amadouer.
“Je veux commencer par féliciter une nouvelle fois Donald J. Trump pour sa nette victoire”, a d’emblée déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
“Je me réjouis de travailler à nouveau avec lui. Quand il était président, c’est grâce à lui qu’au sein de l’Otan, nous avons augmenté nos dépenses militaires”, a pour sa part affirmé le secrétaire général de l’alliance atlantique Mark Rutte.
Défendre les intérêts des Européens
Mais les Européens savent bien qu’ils vont devoir en faire plus eux-mêmes, notamment pour leur défense. “Trump a été élu par les Américains. Il va défendre leurs intérêts et c’est légitime. Mais la question est, sommes-nous prêts à défendre les intérêts des Européens?, a pour sa part lancé le président français Emmanuel Macron.
La réponse à cette question ne va pas de soi, surtout à Budapest, où le Premier ministre hongrois Viktor Orban était l’hôte de la réunion. Inhabituellement resté consensuel, il est l’un de ceux qui peuvent fragiliser l’unité, de par ses prises de position souvent en rupture avec la politique européenne.
“Il faut absolument empêcher une guerre économique”
D’autres dirigeants sont déjà nerveux. “Il faut absolument empêcher une guerre économique! Elle ne serait dans l’intérêt ni de l’Union européenne, ni des Etats-Unis”, a averti le chancelier autrichien Karl Nehammer.
Surtout qu’une véritable guerre occupe encore tous les esprits, celle menée par la Russie en Ukraine. Présent à Budapest, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est d’ailleurs montré offensif, jugeant “irresponsable” d’évoquer la possibilité d’un cessez-le-feu alors que la Russie a fait main basse sur 20% du territoire ukrainien. Il a appelé Américains et Européens à être “forts” et à “valoriser” leurs relations.
Un test sur la capacité de l’Europe à agir ensemble
Si les Européens ont trouvé les bons mots aujourd’hui, c’est sur le long terme que leur résistance et leur capacité à agir ensemble vont être testées. “L’Europe doit devenir plus forte, quoi qu’il arrive”, a résumé la présidente de la Confédération Viola Amherd.