Adhésion de la Suède à l’Otan: en Hongrie, le parti de Viktor Orban boycotte une séance du Parlement
Alors que le Parlement hongrois se réunissait ce lundi 5 février en session extraordinaire à la demande des députés de l’opposition pour inscrire à l’agenda l’adhésion de la Suède à l’Otan, le Fidesz au pouvoir a boycotté la séance.
Après le feu vert en janvier de la Turquie, la Hongrie est le seul pays à ne pas avoir approuvé l’entrée de la Suède dans l’Otan.
Le dirigeant nationaliste Viktor Orban, qui se démarque dans l’Union européenne en maintenant des liens étroits avec le Kremlin, a donné son soutien de principe à la candidature suédoise, mais traîne des pieds depuis des mois. « Le Premier ministre a promis d’agir “à la première occasion”. La session de lundi lui en fournit une », avait écrit vendredi l’ambassade américaine dans un communiqué.
Signe de l’importance que Washington accorde au dossier, l’ambassadeur des États-Unis à Budapest, David Pressman, avait pris place au balcon du Parlement, aux côtés de 14 autres représentants de membres de l’Otan, pour assister à la session extraordinaire visant à inscrire à l’agenda l’adhésion du pays nordique dans l’Alliance atlantique.
Las, les députés du parti Fidesz, ultra-majoritaire au Parlement, n’ont pas fait le déplacement, laissant seuls les 51 élus de l’opposition – sur 199 sièges au total. Faute de quorum, la séance a été ajournée.
Dialogue de sourds
Officiellement, le gouvernement est vexé par les critiques de la Suède sur la dérive autoritaire en Hongrie. Viktor Orban attend d’abord une visite de son homologue suédois qu’il a convié en Hongrie pour restaurer la « confiance ». Ulf Kristersson a accepté l’invitation tout en rejetant l’idée de « négociations » et « d’exigences » autour de la candidature à l’Otan.
« Si c’est une question importante pour les Suédois, leur Premier ministre viendra sans aucun doute à Budapest », a lancé le Fidesz dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse. Le chef de la diplomatie Peter Szijjarto avait lui aussi estimé la semaine dernière, dans une vidéo postée sur X (ex-Twitter), qu’il serait « juste » qu’Ulf Kristersson visite la Hongrie avant la ratification, comme il s’était rendu en Turquie