Allemagne : Olaf Scholz face au vote de confiance des députés ce lundi, et après ?
Après l’éclatement de la coalition SPD-Verts-Libéraux, le chancelier allemand Olaf Scholz fait face ce lundi au vote de confiance des députés du Bundestag. Un dernier round avant les élections législatives anticipées en février prochain.
Après l’éclatement de la coalition au pouvoirentre les sociaux-démocrates les Verts et les Libéraux, c’est l’heure de la chute finale ce lundi pour Olaf Scholz, le chancelier allemand s’étant engagé à poser la question de confiance au Bundestag.
Qu’est-ce que la question de confiance ?
La question de confiance est un moyen politique qui permet au chancelier fédéral de vérifier si le Bundestag lui fait confiance ou non, à lui et à sa politique. Elle a été introduite dans la Loi fondamentale après la Seconde Guerre mondiale afin de garantir que le chancelier ne puisse pas dissoudre seul le Bundestag. Jusqu’à présent, la question de confiance a été posée cinq fois dans l’histoire de la République fédérale d’Allemagne. La dernière fois, il y a près de 20 ans, par l’ancien chancelier SPD Gerhard Schröder.
La question de confiance est régie par l’article 68 de la Loi fondamentale. Il y est également stipulé que la demande de confiance doit être reçue au moins 48 heures avant le vote. Olaf Scholz a naturellement respecté ce délai en déposant sa demande mercredi dernier.
Ce lundi le chancelier va donc justifier sa demande lors d’un bref discours devant le Bundestag. Un vote par appel nominal sera ensuite organisé pour statuer sur la demande.
Selon toute vraisemblance, Olaf Scholz devrait logiquement perdre la confiance des députés.
Le SPD ne dispose en effet que de 207 sièges au Bundestag et les Verts n’en comptent que 117. Au total, les deux groupes n’atteindront donc pas la majorité de 367. De plus, certains députés Verts ont déjà annoncé qu’ils s’abstiendraient.
Que se passera-t-il après le vote de confiance ?
Si, comme prévu, Scholz perd le vote de confiance, il proposera ensuite au président fédéral Frank-Walter Steinmeier de dissoudre le Bundestag. Le président peut théoriquement s’y opposer mais dans un discours prononcé en novembre, il a toutefois déjà indiqué que l’on se dirigeait vers une dissolution du Bundestag.
Seul doute à ce stade : nul ne sait quand Frank-Walter Steinmeier prendra sa décision. Il dispose d’un délai de 21 jours.
Si tel est le cas, de nouvelles élections doivent ensuite être organisées dans les 60 jours, conformément à l’article 39 de la Loi fondamentale. La date de ces nouvelles élections a déjà été fixée au 23 février 2025.
Pour respecter ce délai, les médias allemands s’attendent à ce que le président dissolve le Bundestag après les fêtes de Noël, le 27 décembre.
Avec la perspective de nouvelles élections, la campagne électorale va véritablement démarrer après le vote de confiance. Les projets de programmes électoraux des partis sont déjà disponibles. Mardi, le SPD, le FDP et la CDU/CSU ont l’intention d’adopter et de publier leurs plateformes.
Dans les sondages actuels, la CDU/CSU devance largement le SPD d’Olaf Scholz. Selon le professeur de sciences politiques Hajo Funke, le FDP est le plus grand perdant du vote de confiance : “le SPD et les Verts semblent profiter de la fin de la coalition et le chef du SPD, Olaf Scholz, se sent libéré par la dissolution de la coalition”.
En ce qui concerne la campagne électorale, Hajo Funke indique que “les trois thèmes centraux – gestion économique de la crise, justice sociale et guerre/paix – domineront la campagne électorale”.
Quelques heures seulement après l’élection de Donald Trump pour la deuxième fois à la présidence américaine, le gouvernement allemand s’est effondré. Olaf Scholz a renvoyé le ministre des Finances Christian Lindner. La conférence de presse qui s’en est suivie, à la surprise générale, a été marquée par l’émotion. Depuis, le chancelier Scholz gouverne avec un gouvernement minoritaire composé de son parti social-démocrate (SPD) et des Verts.