Assimi Goita: « la France a imprimé de faux billets pour nuire à l’économie malienne »
Il y a un regain de tension entre la France et le Mali. Lors de sa visite ce 22 juin dans la cité de Kénédougou à Sikasso, le président de la transition du Mali, le colonel Assimi Goïta, a dévoilé les plans inquiétants de la France sur l’économie malienne. Le chef de l’État malien a révélé que la France a imprimé de faux billets pour nuire à l’économie malienne.
Dans un long discours ce 22 juin à Sikasso, l’homme fort de Bamako a laissé un sévère réquisitoire contre la politique française en Afrique et surtout celle pernicieuse au Mali. Il a notamment laissé entendre que la France a décidé de répliquer la même tactique qu’elle avait utilisée contre la Guinée en 1960. Celle qui consiste à imprimer de faux billets et les déverser dans l’économie du pays afin de nuire à son économie. Selon le colonel Assimi Goïta, cette stratégie fait partie des trois types de terrorisme auxquels le Mali fait face, notamment le terrorisme armé, le terrorisme médiatique caractérisé par les mensonges, les fake news, et le terrorisme économique.
Adopter une monnaie locale
En conséquence, Assimi Goïta a appelé à l’adoption d’une nouvelle monnaie produite localement. « Ils ont fabriqué de faux billets de Franc CFA pour les déverser dans le pays. Grâce à notre vigilance, nous avons pu les appréhender. L’objectif de ces actions est de créer des difficultés économiques pour faire échouer les autorités dans leur quête de souveraineté.
Cette transition est celle du peuple, car les souhaits du peuple sont en train de se réaliser. Tout le monde reconnaît que notre pays a souffert. Nous avons souffert de l’esclavage, cela est vrai. Nous nous sommes levés pour mettre fin à un certain nombre de choses, notamment arrêter l’exploitation par un pays qui buvait notre sang et pillait nos richesses. » a laissé entendre Goita.
Et de poursuivre: « Ce pays a affamé notre peuple pendant 60 ans et pillé nos ressources pour construire chez eux. Si nous voulons nous dresser contre cet état de fait, il est inévitable d’agir avec fermeté. Pour qu’il y ait changement, il y a forcément de la souffrance et il faut que quelqu’un accepte de porter cette souffrance. Nous préférons mourir pour libérer notre peuple. Je voudrais dire au peuple malien : si nous refusons de mener cette lutte, si nous refusons de dire cette vérité, tant pis pour nous, Dieu même nous en voudra ».
Notons que la visite du président de la transition du Mali, le colonel Assimi Goïta, dans cette localité a été marquée par le lancement du plan national de réponse à l’insécurité alimentaire, un projet mis en place pour le développement et la sécurité alimentaire de la région. Ce plan vise également à soutenir les populations vulnérables, à améliorer la production agricole et à renforcer les capacités locales de résilience face aux crises alimentaires.
Assimi Goïta a également procédé à la pose de la première pierre de l’Université de Sikasso. Ces deux initiatives illustrent l’engagement du gouvernement malien à répondre aux besoins essentiels des citoyens et à investir dans l’avenir du pays.