

Le 15 juin 2025, la Maison-Blanche a confirmé l’élargissement de sa politique migratoire restrictive. Une nouvelle vague de restrictions s’abat sur 36 pays, principalement africains, désormais soumis à des interdictions strictes d’entrée sur le territoire américain. Derrière le discours officiel de “sécurité nationale” et de “souveraineté migratoire” se cache une stratégie plus large : celle d’une Amérique en repli, qui cible ouvertement le continent africain.
Parmi les nations concernées, on trouve :
Égypte – Nigéria – Ouganda – Éthiopie – Cameroun – Sénégal – Ghana – Djibouti – Tanzanie – Mali – Zimbabwe – RDC – Soudan – Tunisie – Algérie – Maroc – Angola – Côte d’Ivoire – Gambie – Mozambique . Cette liste vient s’ajouter à celle déjà annoncée le 04 juin dernier , dans laquelle Trump avait proclamé l’interdiction totale d’accès aux citoyens de 12 pays, dont le Tchad, Haïti, Érythrée, Somalie, Libye,…Lire plus:https://russafrik.info/trump-reinstates-travel-ban-targeting-12-countries-citing-national-security-concerns/
Officiellement, les États-Unis évoquent des “failles dans la coopération sécuritaire”, des “passeports peu fiables” ou encore des “discours hostiles aux valeurs américaines”. Officieusement, tout indique que le continent africain est devenu la cible prioritaire de la politique migratoire trumpiste.
Pour Donald Trump, revenu à la Maison-Blanche , ce durcissement des frontières est autant une promesse électorale qu’un manifeste idéologique. Car au-delà des questions de sécurité, c’est une vision du monde qui se dessine : celle d’une Amérique qui trie ses visiteurs selon des critères ethniques, culturels ou religieux à peine voilés.
En 2018 déjà, Trump avait qualifié plusieurs pays africains de “shithole countries”. En 2025, il transforme cette insulte en stratégie. En interdisant ou limitant l’accès à des nations majoritairement noires, musulmanes ou francophones, il dresse un nouveau mur, moins visible que celui du Mexique, mais tout aussi réel.
Des chancelleries africaines comme celles de Dakar, Abidjan, Addis-Abeba ou Tunis se disent “choquées”, “exclues sans dialogue”, tandis que des ONG dénoncent une attaque directe contre la jeunesse africaine, souvent diplômée, anglophone et tournée vers le monde. Le cas d’une étudiante soudanaise refoulée au Caire malgré un visa valide illustre déjà les effets concrets de ce tour de vis.
Ce 15 juin 2025 marque peut-être un tournant symbolique dans les relations Afrique-USA. Car au fond, ce n’est pas un simple ban. C’est une mise à distance d’un continent entier. Une mise en scène d’une Amérique fermée, qui regarde l’Afrique comme une menace, et non comme un partenaire.
Si la mesure entre en vigueur, elle sera effective à partir d’août 2025, sauf retournement diplomatique. Les pays visés ont 60 jours pour prouver leur “bonne volonté”. Mais la vraie question reste : cette politique vise-t-elle à protéger les États-Unis, ou simplement à exclure ceux qui n’en partagent pas la couleur ? ou la réligion?
NGAMA
Correspondant, Moscou

