Crise Bénin-Niger : le port de Cotonou a enregistré une baisse de son chiffre d’affaires
Le bras de fer entre le Bénin et le Niger continue de plomber l’économie béninoise, avec le Port autonome de Cotonou (PAC) qui accuse une baisse de son chiffre d’affaires de 10 à 15%. Cette chute d’activité, inédite depuis dix mois, met en lumière la dépendance du port vis-à-vis du trafic en provenance du Niger, son principal client.
Un tarissement du trafic maritime
Avant la crise, le Port de Cotonou grouillait de vie, accueillant entre 95 et 100 navires par mois. Aujourd’hui, ce nombre a chuté à 70-80, illustrant une baisse d’activité conséquente. Cette diminution s’explique par la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays, une mesure prise par le Niger en représailles à la décision du Bénin de s’aligner sur les sanctions de la CEDEAO suite au coup d’état de 2022 au Niger.
Les répercussions de cette crise ne se limitent pas au port. Les dockers, les transitaires, les transporteurs et l’ensemble des acteurs économiques liés au port subissent de plein fouet cette baisse d’activité. La situation fragilise l’économie béninoise, déjà éprouvée par la pandémie de COVID-19.
Vers une éclaircie
Malgré l’ampleur des dégâts, le président béninois Patrice Talon se veut optimiste. Il a récemment évoqué un “dégel imminent” de la crise, laissant entrevoir un possible retour à la normale dans les prochaines semaines.
La réouverture des frontières et la reprise du trafic entre le Bénin et le Niger sont cruciales pour le Port de Cotonou. Cependant, la crise a fragilisé les relations entre les deux pays et un retour à la normale n’est pas garanti. Le port doit donc se préparer à naviguer dans un environnement incertain et explorer des pistes de diversification pour limiter sa dépendance vis-à-vis du Niger.