

Dernière minute. Allemagne : la CDU/CSU et le SPD se répartissent enfin les portefeuilles ministériels
Friedrich Merz a atteint son objectif. Après avoir gagné les élections du 23 février, le leader des chrétiens-démocrates allemands affirme avoir conclu en un temps record un contrat de coalition avec les sociaux-démocrates.
Celui-ci a été finalisé ce mercredi après une soirée de négociations au siège de la CDU avec le chef de l’Union chrétienne-sociale (CSU) et les leaders sociaux-démocrates du SPD Lars Klingbeil et Sacha Esken et sera présenté en début d’après-midi.
Quel parti obtient quel ministère ?
Voici la liste des différents portefeuilles ministériels selon les formations politiques, annoncée lors d’une conférence de presse à Berlin.
- Chancellerie
- Ministère de l’Économie et de l’Énergie
- Ministère des Affaires étrangères
- Ministère de l’Éducation, de la Famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse
- Ministère de la Santé
- Ministère des Transports
- Ministère de la Numérique et de la Modernisation de l’État
Le parti-frère bavarois, la CSU, devrait donc prendre en charge les ministères suivants :
- Ministère de l’Intérieur
- Ministère de la Recherche, de la Technologie et de l’Espace
- Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Patrie
Le SPD devrait finalement prendre la direction des sept ministères suivants :
- Ministère des Finances
- Ministère de la Justice et de la protection des consommateurs
- Ministère du Travail et des Affaires sociales
- Ministère de la Défense
- Ministère de l’Environnement, et du Changement climatique
- Ministère de la Coopération économique et du Développement
- Ministère du Logement, du Développement urbain et de la Construction
Des négociations sous la pression
Présenté à la presse cet après-midi à 15 heures, puis dans la foulée aux députés des trois partis, le contrat de coalition sera ensuite soumis pendant une dizaine de jours au vote des militants du parti social-démocrate, tandis qu’un mini-congrès de la CDU validera en avril le contrat de coalition. Le tout avec l’objectif d’une nomination de Friedrich Merz à la chancellerie début mai.
Menées tambour battant, les négociations se sont déroulées sous une triple pression, liée à la fois au désengagement américain en Europe en matière de défense, à la crise économique dans laquelle se débat l’Allemagne, et tout dernièrement à l’effondrement des marchés boursiers, suite aux droits de douane dévoilés par Donald Trump.
Immigration et impôts
Le point d’achoppement des négociations de coalition a été jusqu’à la fin le cours de la politique migratoire ainsi que les thèmes des impôts et des retraites.
Ces derniers jours, des politiciens de la CDU avaient mis en garde le futur chancelier Friedrich Merz contre le risque de faire trop de concessions au SPD et d’édulcorer ainsi le « changement de politique » promis pendant la campagne électorale.
Lors de la conférence de presse, le futur chancelier Friedrich Merz (CDU) a annoncé, en matière de migration, des contrôles aux frontières nationales, une offensive de rapatriement et l’augmentation du nombre de pays d’origine sûrs. Markus Söder, ministre-président de Bavière et membre de la CSU, a ajouté que les expulsions vers l’Afghanistan et la Syrie reprendraient.
Lars Klingbeil, président du SPD, a toutefois déclaré mercredi après-midi que l’Allemagne restait un pays d’immigration : “Nous organisons et gérons la migration, avec des règles claires, en agissant de manière conséquente, y compris contre l’immigration irrégulière. Il a toujours été clair aussi que le droit fondamental à l’asile reste intangible“.
Le SPD n’a visiblement pas réussi à s’imposer sur la question des augmentations d’impôts pour les hauts et les bas revenus, comme le rapporte « Bild ». On s’est mis d’accord sur le fait que le barème de l’impôt devrait intervenir un peu plus tard et être un peu plus plat. Chaque contribuable serait ainsi soulagé.
La pension active devrait donc voir le jour à partir de 2026. Le niveau des pensions restera à son niveau actuel de 48 pour cent, mais sera garanti jusqu’en 2031.
En outre, les réfugiés ukrainiens devraient recevoir moins de prestations et l’impôt sur les sociétés devrait baisser d’un pour cent par an à partir de 2026.

