

Maghreb : un groupe français écarté dans un méga-marché ferroviaire
Le Maroc poursuit activement sa modernisation, notamment dans le secteur ferroviaire, avec des projets ambitieux visant à renforcer ses infrastructures en prévision d’événements majeurs comme la Coupe du monde 2030. Dans ce cadre, un appel d’offres d’envergure a été lancé pour l’acquisition de 168 trains, répartis en plusieurs lots. Cependant, un acteur majeur du secteur, le groupe français Alstom, a été écarté de la compétition pour trois des quatre lots concernés, malgré son expérience et sa réputation internationale.
L’Office national des chemins de fer (ONCF) a récemment annoncé que seuls deux constructeurs restent en lice pour ce marché estimé à 1,8 milliard d’euros : l’Espagnol CAF et le Sud-coréen Hyundai Rotem. Alstom, bien qu’ayant remporté le lot relatif à la fourniture de 18 rames à grande vitesse, ne peut plus prétendre aux autres lots, notamment ceux concernant les trains interurbains, les navettes rapides (TNR) et les unités du réseau express régional (RER). Cette décision s’inscrit dans une logique de diversification des partenariats et de respect des règles de concurrence établies par l’ONCF.
Le retrait d’Alstom de cette phase du processus d’attribution intervient après l’élimination d’autres candidats de premier plan, tels que l’Espagnol Talgo et le Chinois CRRC Zhuzhou Locomotive Co. Ces derniers avaient soumissionné pour différents lots, mais n’ont pas réussi à se qualifier pour la phase finale. L’ONCF a justifié ses choix en se basant sur des critères techniques, financiers et stratégiques, tout en tenant compte des engagements des entreprises en matière de transfert de technologie et de maintenance à long terme.
Parmi les finalistes, Hyundai Rotem se distingue par son intention de s’implanter durablement au Maroc. En juillet dernier, lors d’une rencontre avec le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, le PDG du groupe sud-coréen, Lee Yong-Bae, a confirmé son projet de construire une usine de fabrication de trains sur le sol marocain. Cette initiative s’accompagnerait d’un transfert de technologies, répondant ainsi aux objectifs du Royaume en matière de développement industriel local et de création d’emplois.

