Dans un scrutin assombri par des accusations d’ingérence russe “catégoriquement” rejetées par le Kremlin, les électeurs ont approuvé à 50,08% l’inscription dans la Constitution de l’objectif européen, après dépouillement de plus de 98% des bulletins.
Le “non” a gardé une nette avance pendant plusieurs heures mais le décompte des bulletins de la diaspora a permis de renverser in extremis la tendance.
En tête du premier tour de la présidentielle
Parallèlement, la candidate de 52 ans est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec 41% des voix. Elle affrontera le 3 novembre Alexandr Stoianoglo, ex-procureur de 57 ans soutenu par les socialistes prorusses, qui fait mieux que prévu avec près de 29% des suffrages.
Maia Sandu, qui a tourné le dos à Moscou après l’invasion de l’Ukraine voisine et porté à Bruxelles la candidature de son pays, avait convoqué ce référendum pour valider sa stratégie. Mais son pari semble avoir échoué. Même si le “oui” devait l’emporter de justesse, ce résultat, sans remettre en cause les négociations avec les Vingt-Sept, “affaiblit en quelque sorte l’image pro-européenne de la population et le ‘leadership’ de Maia Sandu”, commente le politologue français Florent Parmentier, spécialiste de la région.
Première femme à occuper, en 2020, les plus hautes fonctions, cette ex-économiste de la Banque mondiale à la réputation d’incorruptible est devenue en quatre ans une personnalité européenne de premier plan.
Second tour difficile
Dans un environnement géopolitique compliqué, avec l’Ukraine en guerre et la Géorgie accusée de dérive autoritaire prorusse, la Moldavie donnait à Bruxelles matière à espérer, souligne Florent Parmentier.
Or après ce revers, une victoire de Maia Sandu au second tour est loin d’être assurée. Alexandr Stoianoglo peut compter sur les réserves de voix de nombreux petits candidats “et le piège terrible du ‘tous contre Sandu'” risque de se refermer sur elle, selon l’analyste.
Pendant la campagne, cet homme à l’allure sévère a appelé à “restaurer la justice” devant un pouvoir prêt, selon l’opposition, à brimer les droits et a plaidé pour une politique étrangère “équilibrée”, de l’UE à la Russie.