Grèce : un an après le terrible accident de train, l’émotion et la quête de justice
Dans le centre de la Grèce, dans la nuit du 28 février au 1er mars 2023, près de la ville de Larissa, un train de marchandises percutait un train de voyageurs, causant la mort de 57 personnes, en majorité des étudiants. Un an après la catastrophe ferroviaire la plus meurtrière de l’histoire du pays, l’enquête sur l’ensemble des responsabilités qui entourent ce drame est encore très loin d’être bouclée. Les victimes et leurs proches restent meurtris par ce que le Premier ministre qualifie de « traumatisme national ».
Il y a un an, juste avant de démissionner, le ministre des Transports reconnaissait que le réseau de trains, en Grèce, est tout simplement « inadapté au XXIe siècle », rappelle notre correspondant à Athènes, Joël Bronner. Un peu plus tard, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis se voyait contraint de présenter des excuses, alors que le pays était secoué par une vague de manifestations.
Les protestataires renvoyaient alors dos à dos l’ensemble de la classe politique du pays et dénonçaient la faillite d’un système de transport, bien au-delà de la seule « erreur humaine » d’un chef de gare, en détention provisoire depuis lors.
Un an après ce que la rue grecque qualifiait de « crime », en raison de l’état de délabrement du réseau ferré, l’enquête est encore très loin d’aboutir, malgré les 32 personnes mises en cause jusqu’à présent. La justice grecque souffre d’une image de lenteur, de manque d’efficacité et d’absence d’indépendance.
La Cour suprême le sait. Une procureure a souligné le 26 février les « efforts surhumains » déjà fournis par les autorités en charge, insistant néanmoins pour que « les questions [encore] restées sans réponse », voire « les accusations de maquillage judiciaire », soient toutes prises en compte pour qu’au final, justice soit vraiment rendue.