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Ibrahim Traoré, deux ans de présidence : un Burkina Faso en mutation

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Ibrahim Traoré, deux ans de présidence : un Burkina Faso en mutation

Depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a engagé le Burkina Faso dans une dynamique de transformation profonde. Refus des diktats financiers internationaux, relance économique, industrialisation et souveraineté renforcée : en deux ans, les chantiers amorcés témoignent d’une volonté de rupture avec le passé.

L’un des faits marquants du bilan d’Ibrahim Traoré est la progression du PIB burkinabé, qui est passé de 18,8 milliards de dollars à 22,1 milliards de dollars. Ce bond économique s’explique en partie par des politiques audacieuses en matière de finances publiques. Le président a notamment refusé les prêts du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, affirmant que « l’Afrique n’a pas besoin de la Banque mondiale, du FMI, de l’Europe ou de l’Amérique ». Il a également entrepris l’apurement des dettes intérieures du pays, assainissant ainsi les finances publiques.

Dans un souci d’équité sociale, Ibrahim Traoré a réduit de 30 % les salaires des ministres et des parlementaires, tout en augmentant ceux des fonctionnaires de 50 %. Une décision saluée par une large partie de la population.

Industrialisation et autosuffisance économique

Sous son impulsion, le Burkina Faso amorce une industrialisation inédite. Pour la première fois, des usines de transformation de tomates ont vu le jour, répondant à un besoin de valorisation des productions locales. Dans le même esprit, une seconde usine de transformation du coton a été construite pour compléter l’unique infrastructure existante. Le pays a également inauguré un Centre national d’appui à la transformation artisanale du coton, visant à encourager les producteurs locaux et à renforcer la chaîne de valeur du textile burkinabé.

Le secteur minier, pilier de l’économie, n’a pas été en reste. En 2023, le gouvernement a lancé une mine d’or moderne, augmentant la capacité de traitement locale et mettant fin à l’exportation d’or brut vers l’Europe. Cette mesure stratégique vise à garantir que la richesse nationale profite d’abord aux Burkinabés.

Priorité à l’agriculture et à l’aménagement du territoire

Ibrahim Traoré a placé ’agriculture au cœur de sa politique économique. Son gouvernement a distribué plus de 400 tracteurs, 239 motoculteurs, 710 motopompes et 714 motos aux agriculteurs pour moderniser le secteur et augmenter la productivité.

Les résultats sont tangibles :
– Production de tomates : +45 000 tonnes entre 2022 et 2024 (passant de 315 000 à 360 000 tonnes métriques).
– Production de mil : +193 000 tonnes (de 907 000 à 1,1 million de tonnes métriques).
– Production de riz : +46 000 tonnes (de 280 000 à 326 000 tonnes métriques).

Par ailleurs, d’importants travaux d’infrastructures ont été entrepris, avec la construction de nouvelles routes, l’élargissement de voies existantes et la transformation des routes en gravier en surfaces pavées pour améliorer le transport et le commerce.

Une souveraineté affirmée face à l’Occident

Le capitaine Ibrahim Traoré s’est également illustré par des décisions radicales en matière de politique étrangère. Il a :
– Interdit les opérations militaires françaises sur le sol burkinabé.
– Expulsé les troupes françaises du pays.
– Interdit aux médias français d’opérer au Burkina Faso.

Sur le plan culturel et judiciaire, il a mis fin à l’utilisation des perruques et robes juridiques britanniques dans les tribunaux, leur préférant des tenues traditionnelles burkinabées, un geste hautement symbolique d’affirmation de l’identité nationale.

Un tournant décisif pour le Burkina Faso

En deux ans, Ibrahim Traoré a amorcé un virage politique, économique et social majeur. Son refus de l’ingérence étrangère, sa volonté d’industrialiser le pays et ses mesures en faveur de l’agriculture et des infrastructures traduisent une vision ambitieuse pour le Burkina Faso. Toutefois, ces réformes devront encore faire leurs preuves sur le long terme, notamment en matière de stabilité politique et de lutte contre l’insécurité.

Si son bilan divise sur certains aspects, une chose est sûre : Ibrahim Traoré a insufflé une dynamique de changement qui façonne un Burkina Faso plus souverain et plus résilient.

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