

Le 20 août 2025, les États-Unis ont imposé des sanctions contre quatre hauts responsables de la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur adjoint sénégalais Mame Mandiaye Niang, le juge français Nicolas Guillou, la Canadienne Kimberly Prost et la Fidjienne Nazhat Shameem Khan. Ces mesures, qui gèlent leurs avoirs et interdisent toute transaction avec des citoyens américains, font suite aux enquêtes de la CPI visant des dirigeants israéliens pour des crimes de guerre présumés à Gaza. Washington a justifié ces sanctions en qualifiant la Cour de « menace pour la sécurité nationale » et d’« instrument de guerre juridique » contre Israël, accusant la CPI d’avoir outrepassé ses prérogatives.
La CPI a immédiatement dénoncé ces sanctions, les qualifiant d’attaque contre son indépendance et son impartialité. Les magistrats ciblés poursuivent leur travail de justice internationale, enquêtant sur des crimes graves, y compris les violences visant des civils, sans distinction de nationalité ni considération politique. La Cour souligne que sa mission est de protéger les victimes et de garantir que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ne restent pas impunis, même face à la pression de puissances mondiales.
Ce conflit s’inscrit dans un contexte de longue date. Depuis sa création en 2002, la CPI a été régulièrement critiquée par les États-Unis, notamment lorsqu’elle a enquêté sur des ressortissants de pays non signataires du Statut de Rome. Les enquêtes récentes sur Israël ont amplifié les tensions diplomatiques, la Cour cherchant à examiner les attaques et les bombardements dans Gaza ayant causé des victimes civiles, tandis que Washington défend ses alliés et conteste la compétence de la CPI sur ses ressortissants et ceux d’Israël.
Pour la Cour, ces sanctions ne feront pas obstacle à son travail. Elle rappelle que l’indépendance judiciaire et la défense des droits humains exigent que les magistrats puissent enquêter librement, sans crainte de représailles économiques ou politiques. Les tensions actuelles illustrent un dilemme persistant : concilier la souveraineté nationale avec l’impératif de justice internationale, dans un monde où la protection des civils et le respect du droit humanitaire demeurent trop souvent compromis.
La rédaction

