

Accusé par plusieurs médias algériens de servir de couverture à des activités de renseignement françaises, l’Institut français d’Algérie se retrouve au centre d’une controverse qui ravive les tensions diplomatiques entre Alger et Paris.
Depuis mi-août 2025, la presse algérienne, a publié des articles dénonçant l’Institut comme un relais d’influence politique, économique et diplomatique masqué derrière des initiatives culturelles. Selon ces sources, des rencontres discrètes entre agents français et jeunes Algériens auraient lieu dans les locaux de l’Institut, y compris dans des espaces récemment ouverts tels que des restaurants, pour identifier et recruter des informateurs locaux. Ces accusations s’accompagnent de critiques sur le rôle de l’Institut, présenté comme un outil de manipulation et de collecte d’informations plutôt qu’un simple centre culturel.
La polémique survient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays. Les relations diplomatiques ont été fragilisées par plusieurs affaires d’espionnage, dont l’arrestation en France d’un fonctionnaire franco-algérien accusé d’avoir transmis des informations sensibles à l’Algérie. La presse locale affirme que l’Institut français d’Algérie agit en parallèle pour influencer la jeunesse et collecter des données stratégiques sous le couvert d’activités éducatives et culturelles.
À ce jour, aucune réponse officielle française n’a été apportée aux accusations. Créé en 2012 pour remplacer les anciens centres culturels, l’Institut français d’Algérie reste un établissement public sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, mais son image se retrouve désormais associée à la controverse et à la suspicion. La situation illustre les fragilités d’un soft power français qui, selon la presse algérienne, serait de plus en plus perçu comme une ingérence masquée.
Gérard Stéphane, correspondant zone Europe

