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Moscou plaide pour l’Alliance des États du Sahel et dénonce les ingérences étrangères à l’ONU

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Lors d’une session tendue au Conseil de sécurité, la Russie a défendu avec vigueur l’Alliance des États du Sahel, tout en pointant du doigt les interventions extérieures qu’elle juge déstabilisatrices. Entre appels à la coopération internationale et critiques directes, la voix de Moscou a résonné dans l’enceinte new-yorkaise.


Ce 08 août 2025, au siège des Nations unies à New York, l’air était lourd, presque électrique. Les fauteuils du Conseil de sécurité étaient occupés par des représentants concentrés, conscients que le débat qui s’ouvrait touchait au cœur des équilibres géopolitiques actuels. Lorsque Dmitri Tchoumakov, représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’ONU, a pris la parole, le ton était donné : il ne s’agissait pas d’une intervention de routine, mais d’un plaidoyer assumé pour un bloc africain encore jeune et contesté , l’Alliance des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Avec un phrasé mesuré mais ferme, Tchoumakov a dénoncé ce qu’il a appelé « des ingérences étrangères aux motivations opaques » dans la région. Selon lui, ces interventions ne font qu’aggraver l’instabilité, alimenter les tensions et freiner les efforts des pays concernés pour assurer leur propre sécurité. « L’AES, a-t-il affirmé, est une initiative souveraine, portée par des États qui refusent d’être des spectateurs impuissants face au terrorisme et à l’insécurité ».

La Russie, a-t-il poursuivi, considère que la lutte contre les groupes armés dans le Sahel nécessite une approche respectueuse des choix politiques locaux et des alliances régionales. Il a exhorté la communauté internationale à fournir un appui concret à l’AES : soutien logistique, partage de renseignements, renforcement des capacités militaires et sécuritaires.

Dans les rangs, certains diplomates hochaient la tête, d’autres prenaient frénétiquement des notes. Les réactions étaient partagées : pour les uns, le discours russe relevait d’un soutien légitime à des pays cherchant à s’affranchir de tutelles extérieures ; pour les autres, il s’agissait d’une manœuvre d’influence dans une zone stratégique riche en ressources.

Tchoumakov n’a pas esquivé ces soupçons. « Nous n’avons pas d’agenda caché », a-t-il martelé, tout en affirmant que Moscou se tient prête à coopérer avec toute initiative visant à restaurer la stabilité dans le Sahel, pourvu qu’elle respecte la souveraineté des États.

Quand les micros se sont éteints, le silence de la salle traduisait l’ampleur des lignes de fracture. La défense de l’AES par la Russie, bien plus qu’un simple discours diplomatique, marquait un nouvel épisode de la compétition d’influence sur le continent africain. Et dans les couloirs de l’ONU, chacun savait que les débats de ce 8 août n’allaient pas s’éteindre avec la fin de la séance.

 

NGAMA

Correspondant, Moscou

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