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Niamey et Moscou : un partenariat énergétique tourné vers la transformation locale

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La visite du ministre russe de l’Énergie, Sergueï Tsiviliov à Niamey  ce 28 juillet, marque une nouvelle étape dans le renforcement des relations entre le Niger et la Russie. Reçu par le Président Abdourahamane Tiani, Tsiviliov a tenu une série d’échanges autour d’une coopération axée sur l’énergie, les ressources stratégiques et le développement industriel. Mais au-delà des protocoles et des images officielles, un cap se dessine clairement : celui d’un partenariat fondé sur la transformation locale des richesses et la montée en puissance des compétences nigériennes.


Depuis des décennies, les ressources naturelles du Niger ont été extraites sans profiter réellement à la population. Des minerais stratégiques comme l’uranium ont quitté le sol national pour alimenter des économies étrangères, tandis que le pays faisait face à un déficit énergétique chronique et à un tissu industriel encore fragile. Cette réalité, longtemps tolérée, n’est plus acceptée.

C’est dans ce contexte que la Russie arrive avec une approche différente. Loin des schémas classiques d’exploitation unilatérale, la délégation russe a mis sur la table des propositions qui misent sur la co-production, la formation, et la création d’une chaîne de valeur complète au sein du territoire nigérien. Autrement dit : produire ici, transformer ici, et faire bénéficier les Nigériens ici.

Des discussions concrètes ont porté sur des projets d’électrification, de transformation minière, et surtout sur le développement de filières techniques capables d’autonomiser le pays dans les secteurs stratégiques. Cela inclut la mise en place de centres de formation spécialisés, des transferts de technologies, et l’appui à une industrialisation maîtrisée. L’idée étant claire : permettre au Niger de prendre en main ses ressources, de les transformer et de s’inscrire dans une logique d’économie souveraine.

Pour Niamey, ce partenariat s’inscrit dans une vision plus large de repositionnement international. Le pays, qui assume désormais ses choix diplomatiques et économiques sans se plier aux injonctions extérieures, voit dans la Russie un partenaire disposé à travailler d’égal à égal. Une relation basée sur le respect mutuel, sans conditions politiques, ni pression idéologique.

Cette rencontre entre Tsiviliov et les autorités nigériennes ne relève donc pas d’un simple geste de solidarité ou de diplomatie de circonstance. Elle ouvre une perspective stratégique : celle d’une coopération orientée vers le long terme, capable de répondre aux priorités internes du Niger, loin des modèles d’exploitation déjà rejetés.

À l’heure où de nombreux pays africains cherchent à repenser leurs alliances et à reprendre le contrôle de leur développement, ce partenariat énergétique russo-nigérien pourrait bien faire école. Une chose est sûre : à Niamey, on ne parle plus d’extraction, mais de transformation.

 

NGAMA

Correspondant, Moscou

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